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Je ne comprends pas. Là où vous cherchez il n'y a rien - Oui mais là il y a de la lumière !
Nous avons déjà évoqué le style « mondialisation heureuse » du message de rentrée du GM Dominique MOREAU. Des points particuliers de ce message méritaient aussi d’être relevés :
L’un, habituel en communication institutionnelle, consiste à invoquer le nombre, élevé mais rarement précisé, de ceux qui approuvent, ou qui attendaient avec impatience les dispositions que la gouvernance se dispose à prendre pour « répondre à leur attente ». Tels les « nombreux » FF qui ont manifesté au GM leur satisfaction pour sa gestion du différend avec la MREAA, ou encore le fait que « beaucoup » de FF souhaitent que des conférences soient ouvertes au monde profane.
Personne ne reprochera à notre GM d'avoir travaillé à l’apaisement d’une passion destructrice, ni de prendre des dispositions pertinentes, même si elles ne sont pas attendues. Mais il est dommage que ce soit lui-même qui le dise. Passons.
Ailleurs, la récupération en votes favorables à la charte inter-visites des LL qui ne se sont pas exprimées sur cette charte est moins innocente. Cela ressemble à ces techniques commerciales anciennes du « qui ne dit mot consent » que la loi a depuis longtemps déboutées. L’abstention est une abstention, et rien de plus. Il n'y a pas de consentement par défaut, et si « cinq LL seulement se sont exprimées contre ce texte », pourquoi ne pas dire combien de LL se sont effectivement exprimées en sa faveur ? À notre connaissance, les LL sont plus nombreuses que 5 à ne pas admettre en l'état une charte qui prétend imposer à nos visiteurs une adhésion à nos valeurs, là où le simple respect de ces valeurs peut être exigible des visiteurs. Le monde évolue par les différences ! Cette charte évoque aussi des sanctions disciplinaires à l'encontre des officiers des LL contrevenantes, ce qui constitue une atteinte à la souveraineté des LL, une souveraineté pourtant rappelée à plusieurs reprises. Quant aux responsabilités personnelles envers les serments prêtés, force est de constater que les textes, statuts et règlements, sur lesquels ces serments ont été prêtés, ont été modifiés de façon sournoise, puis arbitraire, par ceux-là même qui les invoquent, et qui n'ont plus dès lors qualité pour le faire.
Et que penser de ce « système qui avait montré ses dérives sur l’essentiel en substituant le profane au spirituel » (il s’agit là sans doute de la GLNF). Ce système perverti que nous aurions rejeté nous dit le GM. Malheureusement il n’en est rien puisque les dérives en questions sont reproduites à l’identique par la gouvernance de la GL-AMF. Ainsi, les instances de régulation dont nous nous étions initialement dotés pour éviter ces dérives et qui étaient brandies comme le symbole de la Renaissance, ont-elles été rapidement mises hors d'état de jouer leur rôle : le Conseil de Surveillance ne sort plus de sa léthargie que lorsqu’on lui demande un avis, se limitant alors à l'examen de ce qu'on veut bien lui présenter et qu’il s’empresse d’approuver « pour ne pas faire de vagues » ; la Chambre de Justice, dans son règlement particulier, revendique impudemment l'indépendance de ses juges et en même temps sa sujétion au GM, et au G. Orateur T. BRÉZILLON (démissionnaire pour cause de candidature au trône) ; et le Conseil des Sages modifie en douce et unilatéralement son règlement particulier (abandon de l’unanimité obligatoire), quand cela devient nécessaire pour pallier justement le manque d’unanimité de ses membres, enfin accessibles au doute.
Ce laminage des contre-pouvoirs, avec les dispositions arbitraires qu’il a permises, et en particulier la corruption dès 2013 des statuts approuvés en 2012 dans l’enthousiasme général, est tout à fait assimilable à la réduction méthodique des statuts de la GLNF opérée par la dynastie Charbonniaud-Foellner-Stifani. Mais la fine équipe emmenée par Alain JUILLET et reconduite par Claude BEAU puis Dominique MOREAU, forte d’un tel exemple et confiante dans notre inertie, a réalisé en 18 mois ce que ses inspirateurs avaient mis 15 ans à échafauder.
Ailleurs encore, le GM Dominique Moreau considère que notre Alliance Maçonnique Française serait protégée des dogmatismes par la pluralité des rites pratiqués ? Mais d’un rite à l’autre, la philosophie n'est-elle pas la même ? Seuls diffèrent les scénarios privilégiant des sensibilités particulières, qui répondent tous aux mêmes fondamentaux extraits des religions du Livre et donc à des croyances figées par la révélation divine.
C’est quoi un dogme ? Le dogme divin ne serait-il pas une paresse de l’esprit, consistant à qualifier un Dieu avant de l’avoir trouvé, pour disqualifier en son nom ceux qui ne le reconnaissent pas.
Et lorsque l’on travaille « A la gloire de … », une telle incantation relève-t-elle de la spiritualité ? ou de l’idolâtrie ?
Et le « temps long »! Cette dimension dans laquelle nous positionne le GM est souvent invoquée par les faux prophètes pour ne pas avoir à rendre de comptes de leur vivant (ou durant leur mandat). C’est justement la dimension des certitudes dogmatiques, auxquelles elle épargne l’épreuve de la réalité, et c’est tout naturellement pour échapper à cette réalité qu’elle nie le sociétal dont elle craint les sanctions à court terme. Comment peut-on se priver de l'une ou de l'autre, soit de la recherche du sens de la vie, soit du témoin qui sanctionne les bons et les mauvais choix, sans se condamner à un onanisme stérile ?
Le sentiment d’impuissance devant le caractère incommensurable de l’inconnu dans lequel s'inscrit l'humanité nous conduit à la spiritualité, mais pourquoi imposer un postulat divin, comme une prothèse mentale, tout en méprisant « Son » œuvre ? La société humaine est un prototype, une application sans laquelle les recherches exclusivement spirituelles vont divaguer, perdant tout contact avec la réalité qu’elles n’ont plus alors aucune chance d’améliorer.
Pourquoi ne pas envisager que l’esprit et la matière soient une même essence en deux états interactifs et également indispensables l’un à l’autre ? À l’heure où des ordinateurs quantiques seraient parvenus à atteindre des vitesses de calcul 100 millions de fois plus grandes que les ordinateurs classiques, la virtualité numérique n’est-elle pas le précurseur de la spiritualité ?
Alors, pourquoi mettre des œillères aux cherchants ?
Pourquoi imposer à l’esprit un célibat stérile ?
Enfin, pourquoi ne pas avoir saisi la chance que constituait la rebuffade de la GLUA pour s'extraire de son moyen-âge, et pour réinventer la démarche maçonnique qu’elle a mise sous l’éteignoir pendant 2 siècles ?
Il n'est pas trop tard ! Et, au-delà du message du GM, d'autres questions, qui pourraient être autant de chantiers, se poseront :
Pourquoi la F.M. fuit-elle la lumière qu’elle prétend apporter à la société humaine ? Elle ne pourra pas être audible sans accepter de s'exposer à la critique !
Pourquoi ne pas lever l’interdiction des discussions politiques ou religieuses, qui n’a pas eu d’autre objet à son origine que celui de ménager les pouvoirs en place ? L'histoire des sujets interdits parce qu'ils déchaînent les passions n'a pas de sens, puisque la F.M. est au contraire l’espace organisé où les passions soulevées par ces sujets peuvent être maîtrisées.
Pourquoi ne pas lever en France le secret d’appartenance qui n’a jamais été inhérent à la démarche maçonnique ?
Ce secret protège les opportunistes mieux que les FF vulnérables, et il alimente les fantasmes des ignorants.
Le secret maçonnique protège les travaux des loges pour libérer les esprits des participants de leurs pudeurs, de leurs peurs et des tabous qui les inhibent. Le secret d'appartenance est une invention tardive, circonstancielle, qui s'impose dans les pays où la F.M. est réprimée, comme ce fut le cas en France pendant l’occupation nazie. Il s’est poursuivi sans objet depuis 70 ans parce qu’il protège les intérêts des faux-frères qui aiment à se servir discrètement de l’appartenance maçonnique sans assumer l'identité ni relayer la démarche, et il perdure grâce à l’inquiétude entretenue parmi les FF qui n'ont jamais connu d'autre état que ce secret.
Pourquoi la F.M. dite « traditionnelle » n'est-elle pas mixte ?
Si l'on peut considérer qu'à l'époque où cette ségrégation a vu le jour, la femme était mineure pour toute sa vie et n'avait pas de rôle social. La femme est depuis longtemps reconnue citoyenne à part entière, et toute société qui le nie se condamne à l'obscurantisme. On peut comprendre que les GGLL ont fait perdurer un système archaïque qui présente l'avantage de rassurer les épouses des FF et faciliter ainsi les adhésions, mais ce calcul est indigne de l'ambition de la démarche maçonnique. En attendant mieux, rien n'empêche une même GL de fédérer des LL masculines, féminines, ou mixtes, répondant ainsi aux sensibilités immédiates de chacun sans priver de la moitié de l'humanité une démarche qui se dit universelle .
Pourquoi enfin, ou d'abord, ne pas reconsidérer la situation des LL, actuellement assujetties aux GGLL, et réduire à la stricte nécessité représentative, administrative et sociale, le pouvoir dont les GGLL ne disposent que par délégation des LL ?
La dimension maçonnique est dans les LL, et seulement dans les LL.
Les GGLL, qui surveillent jalousement leurs effectifs respectifs, corrompent la démarche maçonnique. Les moyens qu’elles réunissent, les pouvoirs qu’elles s’arrogent et les titres qu'elles distribuent, réveillent les appétits des FF les moins armés et sont la cause des dérives que nous constatons régulièrement. Les LL sont mieux protégées de ces dérives par leur dimension humaine proximale et modeste mais, pour rester intègres et créatives, elles doivent être indépendantes de toute autorité extérieure autre que la loi de la république.
Chiche !
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