Libre propos sur la Vérité

Mes FF,

Sous prétexte de Vérité, ou plutôt de l’idée que chacun s’en fait,

des FF animés de la même colère contre le dévoiement de notre institution, contre sa captation par des profanes, se déchirent entre eux.

Ils ne divergent pourtant que sur les moyens de s’opposer, voire seulement sur la façon de mettre ces moyens en œuvre, ou, ce qui est plus délicat, sur le choix des hommes les mieux aptes à le faire.

Ainsi nos FF se lancent-ils au visage des certitudes définitives ; ils se dressent les uns contre les autres, se suspectent de calculs, à la grande satisfaction de ceux qu’ils combattent ensemble par ailleurs, et de ceux qui en profitent pour apparaître tardivement et opportunément en recours possible.

Tout cela va achever le travail de destruction méthodique entrepris par FS et ses prédécesseurs immédiats.

Parlons, un peu, de cette Vérité que tous invoquent à l’appui de leurs positions sans la connaître. Nous savons qu’elle n’est pas de ce monde, et que ce serait la profaner que de l’appliquer à des constructions humaines.

Comment pouvons-nous ne pas nous rappeler qu’elle est toujours travestie, consciemment ou non, par les sens et les affects de l’homme, et comme lui, limitée dans le temps, et subjective.

Mais pourquoi donc le GADLU nous aurait-il privé de l’accès à la Vérité ? Pourquoi a-t-il puni Adam et Eve qui ont tenté de passer outre ?

Nous ne savons pas ce que cache ce mystère, mais nous disposons de quelques éléments de réflexion :

Si nous postulons que l’Homme est à l’image de D., il lui reste beaucoup de chemin à explorer pour se rapprocher de l’idée qu’il s’en fait, mais il est par grâce le siège d’un besoin inné de retrouver ses origines et de se rapprocher toujours de son créateur. C’est sa quête, et plus particulièrement, c’est la nôtre, nous FFMM, qui érigeons la perfectionnement individuel en finalité, nous qui sachant que le but nous échappe, consacrons notre vie à nous améliorer pour accomplir au mieux le chemin sur lequel nous sommes attendus, dont l’aboutissement, qui est celui de l’Homme, nous est caché et inaccessible individuellement.

Pourquoi donc cette Vérité, n’est-elle pas de ce monde ? Sans doute parce que, par définition, elle est UNE, et que la connaissance donnée à une humanité, animée par ses différences, interromprait la quête qui est son objet :

Sans cette ignorance audacieuse (les cons osent tout …), les certitudes nous stérilisent : pas de Foi, pas d’Espérance, l’Homme serait privé de moteur.

Mais que peut-il se passer quand plusieurs individus se revendiquent de la Vérité avec la même conviction alors qu’ils professent des opinions contraires ?

En fait, il faut alors comprendre qu’ils ne parlent pas de la Vérité, ainsi qu’ils le croient, mais de l’information qu’ils détiennent, déformée par leurs sens, leur intelligence propre, et leurs affects. Même si nous faisons l’impasse sur des calculs inavoués qui peuvent être inconscients, la situation va alors évoluer du raisonnement vers la passion et de la passion vers le rapport de forces.

C’est pour sortir de cette ornière humaine que les FFMM s’instruisent à ne pas asséner de certitudes, à tolérer que leur prochain puisse ne pas partager leur avis sans pour autant être de mauvaise foi, à se méfier d’une aliénation de leur jugement.

Si donc des différends naissent entre FFMM, c’est évidemment parce que le FM est d’abord un homme, que les idéaux maçonniques exigent un travail permanent sur soi, et que les rechutes sont fréquentes. En fait c’est inévitable parce que l’on n’est jamais arrivé au bout de nos peines avant l’ultime initiation, mais on peut espérer voire les rechutes s’espacer à mesure que l’on progresse en sagesse.

Quel que soit le stade où elle se positionne dans l’évolution des FF de la GLNF sur la voie de la sagesse, nous faisons face à une rechute qui se déroule sous nos yeux, parmi nous qui étions unis dans un même effort pour rejeter la gouvernance profane qui s’est emparée de notre obédience et qui l’a dévoyée :

Des FF qui poursuivent le même objectif s’opposent à coups de références à une Vérité dont chacun estime être le détenteur, et qu’ils contestent aux autres.

Il ne s’agit pourtant pas des profanes qui occupent Pisan ni de ceux qui les soutiennent, lesquels ayant bafoué les idéaux de la FM et sa règle, ne sont plus reconnus par les FF, et ne sont donc même plus liés s’ils l’ont jamais été par les engagements maçonniques qu’ils ont pris.

Il ne faut pas en effet confondre les FF qui luttent, avec les intrus contre lesquels ils luttent, avec le virus qui a modifié notre objet, et qu’il faut chasser sans faiblesse.

Il ne faut pas non plus croire que 15 « GMP », qui se présentent ensemble comme un tout homogène et en recours, changent quelque chose, alors que 10 d’entre eux au moins ont relayé les basses œuvres des profanes de Pisan, et que les autres que nous pourrions reconnaître comme FF se sont, dans cette démarche, alliés avec le diable.

Il s’agit de la lutte entre FF que nous reconnaissons comme tels, qui d’une part combattent ensemble pour chasser les « aliens », et d’autre part se transforment en « snipers » pour tirer contre leur propre camp qui ne les reconnaît pas. Et de  s’exprimer sur les forums pour en prendre les FF à témoin, de la même façon que, faute d’autres moyens, nous avons dû le faire contre Pisan et ses préfets.

Affirmations, démentis, analyses chirurgicales des propos, se succèdent pour discréditer son prochain, et pour cerner au plus près cette Vérité qui fera taire l’autre, qui l’obligera à reconnaître ses torts et ma raison.

Quelles que soient les bonnes raisons que l’on puisse se trouver, nous sommes très loin des engagements maçonniques.

A force d’analyser nos tactiques respectives pour faire ressortir les mauvais sentiments qui certainement guident les FF avec lesquels on n’est pas d’accord, nous en venons à disséquer leurs propos et leurs actes, passant sans nous en rendre compte de la chirurgie, destinée à nous libérer d’une tumeur, à la dissection de notre corps vivant dont chaque côté démonte le mécanisme de l’autre dans l’espoir d’y mettre en évidence une quelconque perversité.

Mais l’on ne peut pas disséquer sans tuer.

Et, nous pourrons bientôt constater en même temps la mort de la GLNF et ses causes, parmi lesquelles nous ne devrons pas oublier que c’est notre inaptitude à nous supporter qui lui aura porté le coup de grâce.

Personne ne détient la Vérité.

La réalité humaine est  « nous croyons que », dans toute l’acception révélatrice de ce mot qui exprime ensemble la Foi et le doute.

Nous devons réapprendre à douter, et si nous sommes assez forts pour que le doute ne nous paralyse pas, il améliorera sensiblement nos rapports avec nos FF, il réconciliera les acteurs avec les analystes.

Et peut-être alors, nous vaincrons, en ayant fait des progrès en FM.

Par contre, si l’un de nous tente de pousser chaque question jusqu’à l’ultime Vérité, simplement pour avoir raison (ne dit-on pas que « le fou a tout perdu sauf la raison »), il n’y parviendra pas. En admettant même que ce soit possible, celle-ci régnerait sur des cadavres parce que cette Vérité n’est pas compatible avec la vie, mais seulement avec l’ultime initiation que le profane appelle la mort.

Laissons donc un peu d’air à la vie, un peu de crédit à nos FF, un peu de jeu dans les relations humaines.

Nous l’appellerons Tolérance.

Sachons reconnaître pour tels nos FF et nos vrais compagnons de lutte, et les distinguer des profanes qui ont accompagné le système corrompu aujourd’hui à l’agonie, et les distinguer de ceux qui nous rejoignent en nombre pour sauver ce système sans lequel ils n’étaient rien.

Réservons et concentrons notre énergie sur le discernement et la fermeté qui nous sont nécessaires « pour changer ce qui peut l’être, pour accepter ce qui ne peut pas l’être, et pour distinguer l’un de l’autre » (adaptation de Marc-Aurèle).

A ceux que leur érudition, leur notoriété, leur courage, leurs talents, ont porté au leadership de la protestation depuis 18 mois, il reste un devoir à remplir, celui de se supporter pour agir ensemble et concourir à la Refondation de la GLNF.

Fraternellement

Bruno MARTIN

Comments

[Jean-Pierre LAMON]

Un peu de zététique, mes Frères, vous ferait le plus grand bien ! ...avec quatre grains d’ellébore !

L'os serait-il encore si bon que ça, qu'il y ait autant de charognards, dents longues et puissants maxillaires, qui se battent pour le récurer ?

Au train où vont les choses, chaque jour qui passe montre un amoindrissement de l'espoir raisonnable de reconstruire du neuf avec du vieux ...surtout avec autant de cadavres dans les placards !

Triste ! Triste ! Trois fois triste ! Ce modèle a vécu ; il faut penser autre chose, avec d'autres acteurs ... en écartant les agents secrets.