Le Myosotis Occitan

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Regard sur la Franc Maçonnerie


Requiem pour la GLNF

Publié par Bruno sur 31 Mai 2012, 21:31pm

Requiem pour la GLNF!
 
Il y a des hommes qui croient à la Fraternité, à la Tolérance, au respect du prochain, c’est une attente présente au coeur des FFMM qui cherchent dans la F.M. le chemin qui les y conduira.
Il y en a qui n’y croient pas, et considèrent que ces aspirations relèvent de l’utopie, au pire qu’elles servent de prothèses psychologiques pour aider les faibles à supporter la réalité des comportements humains.
Parmi ceux qui n’attendent rien, certains sont à l’affût de tout, et il en est auxquels n’a pas échappé la formidable prise que leur donne sur les autres leur mépris d’un possible destin divin de l’Homme.
Les FFMM s’efforcent de raisonner hors du temps pour assurer une transmission initiatique par de-là les générations, mais nombre d’entre eux négligent de regarder, en même temps, à leurs pieds ; les autres au contraire sont dans l’immédiateté : l’homme est un loup pour l’homme, et tout le reste relève de la cosmétique !
Pour ces derniers, les hommes qui cherchent un horizon dans les étoiles sont des proies. Il suffira de les encourager dans le sens de leur rêve, de prétendre le partager avec eux, pour être reconnu comme l’un des leurs par les moins vigilants.
Le loup entre ainsi dans la bergerie, et une fois dans la place, il lui est facile d’en prendre le contrôle : les FFMM qui seraient compétents pour participer aux tâches collectives ne sont pas disponibles, d’autres moins compétents ne s’impliquent pas suffisamment pour le devenir ; les uns craignent l’exposition, d’autres le travail ou les responsabilités. Il suffira au prédateur d’accepter les responsabilités que les autres fuient, et de consentir quelques efforts, pour se voir à terme confier les clés de la bergerie.
Dans la foulée, une organisation lourde encadrée par une hiérarchie nommée, est mise en place, et la terre promise s’estompe derrière un appareil pompeux et autoritaire.
Conditionnés par le psychodrame dans lequel ils ont été attirés et impliqués - conditionnement renforcé par les affects nés de l’espoir partagé avec les FF qu’ils y ont rencontrés -  subissant la pression d’une hiérarchie de « sachants », et d’une liturgie militaro religieuse habile à troubler les esprits, les hommes choisis et « reconnus » parce qu’ils étaient libres, déjà ne le sont plus.
Un système s’est mis en place dont les contraintes sont appliquées, sans que les promesses en soient tenues.
L’outil de recherche et de conduite vers la connaissance de soi et des hommes s’est estompé, réduit à une affiche trompeuse. Un appareil au service du pouvoir, du profit, et de la jouissance de quelques-uns, s’est substitué à lui. Un appareil qui est devenu sa propre finalité. Ainsi, lorsque des questions seront posées quant à cette évolution pernicieuse éloignée de notre objet, puis des critiques sur la pertinence des méthodes de gouvernance, elles seront traitées comme des crimes contre la Fraternité qui reste l’appât derrière lequel cet appareil cache ses objectifs profanes.
 
Comment une organisation séculaire, honorable, traditionnelle, humaniste, a-t-elle pu ainsi dévier ? Comment a-t-elle pu laisser détourner vers quelques prédateurs des serments traditionnellement prêtés à une entité spirituelle ? Comment la GLNF est-elle devenue une secte ?
La réponse à cette question qui nous obsède se dessine comme un maillon de la « chaîne alimentaire » : c’est le face à face de la proie et du prédateur.
Les FF que leur attente trop perceptible rendaient vulnérables aux manipulations, constituaient une proie.
Les profanes qui se sont introduits au sein de la GLNF ont exploité cette « faiblesse »  en prétendant répondre à cette attente, et ils ont pris les commandes de cette institution presque centenaire pour en faire un outil de pouvoir.
Entre leurs mains, la GLNF est devenue une sorte de réserve de chasse où les proies sont attirées par les idéaux affichés, et poussées par leur besoin de croire vers une terre promise qu’elles croient protégée des chasseurs. Mais les gardiens sont les prédateurs eux-mêmes, et les proies ont rentré leurs modestes défenses, parce la confiance est la condition essentielle pour participer au grand œuvre de la Fraternité promise. Le piège s’est refermé !
Malgré cette aberration, peu de FF oseront remettre en question l’ordre de ce système. Ils connaissent le risque : dans ce monde de « Fraternité », le premier qui dénonce une anomalie de gouvernance est taxé de manquer à cette Fraternité, de vouloir être calife à la place du calife, et dans tous les cas d’être parjure à « ses serments ».
La GLNF est une « chasse gardée », bien gardée, et organisée pour durer : le gibier est noyauté par des chasseurs déguisés en moutons pour tromper sa vigilance, et faire avorter les rébellions. Gare aux rebelles qui sont promptement taxés de braconnage, ou de « concurrence déloyale ».
L’absence d’information, la méfiance, la peur même, règnent parmi les « hommes libres » qui se terrent. Et qui se taisent, parce que les chasseurs ont aussi des alliés parmi eux, objectifs ou complices : des hommes qui veulent encore y croire envers et contre toute évidence, et attendent un vote hypothétique ; d’autres qui défendent l’appareil et relaient l’appât des chasseurs, rappelant la promesse de Fraternité, traitant eux-mêmes de faux frères et dénonçant ceux qui, plus dignes qu’eux, refusent d’être complices et se rebellent.
C’est au nom de la Fraternité que les prédateurs, servis, hélas, par quelques « idiots utiles », éliminent les hommes libres qui nuisent à la soumission générale de la GLNF.
Si l’on reconnaît les FFMM à ce qu’ils sont « des hommes  libres et de bonnes mœurs
 », il y a beaucoup à dire sur l’idée que l’on a de cette liberté à la GLNF. Comme ailleurs en F.M., l’on y exige du nouvel initié d’être un homme libre, mais en ces lieux, c’est pour lui demander d’abdiquer cette liberté en faveur d’un appareil, arguant que ladite allégeance « librement consentie » relève d’un choix!
Si l’on veut …
Mais sournoisement cette soumission à une entité spirituelle est réorientée en faveur d’un homme qui a détourné sur sa personne, et celle de quelques spadassins sans scrupules, les engagements pris envers l’institution qu’il représente.
A partir de là, cet homme peut tout se permettre et ne s’en prive pas. Ordonnant, décrétant, s’autorisant des irruptions dans les domaines politiques et religieux que nous nous interdisons, le tout au nom de la F.M. régulière et « reconnue
 », bien que celle-ci l’ait presque unanimement désavoué.
Conditionnant les uns qui espèrent encore, culpabilisant et sanctionnant les autres qui critiquent ! Force est de constater que nous sommes dès lors dans une secte dont notre homme n’a d'ailleurs pas hésité à se proclamer le « guide spirituel ».
 
Beaucoup de FF incrédules ont refusé de se rendre à cette évidence. Difficile en effet, dès lors que nous sommes tranquilles dans nos LL « cocons », isolés des bruits de l’extérieur, tenus à l’écart des sujets qui fâchent. Ne sommes-nous pas en paix ? La présence régulière de quelques visiteurs, invités ou non, venus exhiber leurs décors chamarrés et se faire offrir un repas, et aussi s'assurer que personne ne bronche, n’est pas trop gênante tant qu’elle ne remet pas en cause l’agape fraternelle et conviviale, ce dont ils se gardent bien !
Nombre de FF répugnent à reconnaître l’état de servitude auquel nous avons été réduits ; et que cet état résulte d’un dessein organisé, méthodique, mis en application par des professionnels sachant manipuler les hommes en s’appuyant sur leurs faiblesses, nos faiblesses !
De temps en temps, une ordonnance, un visiteur éminent qui accuse de toutes les turpitudes un F absent que l’on ne reverra plus, et « très vite, dans l’eau, le trou se referme 
» ! Fraternité ?
 
Des profanes sont entrés dans notre univers avec un objectif qui n’avait rien de maçonnique, mais sans effraction, parce que nous avons failli à une obligation de vigilance pourtant indissociable de l’idée de liberté.
Nous aurions dû nous rappeler que la liberté n’est pas un état passif, sauf à ne plus la mériter. La liberté implique l’information, qu’il faut parfois aller chercher, la réflexion, le discernement, pour éclairer nos choix. Ces choix que l’on dit être le privilège de l’homme. Un privilège que l’on n’a pas le droit d’abandonner quand on a la chance d’en bénéficier.
Manquant, à l’évidence, de cette vigilance élémentaire nous avons suscité des vocations de prédateurs. Des prédateurs qui, ayant pris le contrôle de notre institution, nous ont enfermés dans les délices de Capoue de nos LL fraternelles, conviviales. Nous avons oublié que ces LL, lieux d’initiation et de transmission, sont aussi le lieu et l’outil de « notre perfectionnement individuel, pour contribuer par notre comportement exemplaire au perfectionnement de l’humanité toute entière 
». La L n’est donc pas un aboutissement, un cul de sac douillet, mais le lieu du ressourcement d’où l’on repart plus fort que jamais pour porter à l’extérieur les enseignements et la force reçus.
Et nous avons laissé entrer dans ces temples des profanes déguisés en hommes libres, nous les avons regardé piétiner nos idéaux, et bafouer la Règle qui les sous-tend, sans mot dire.
Sans mot dire parce que nous avons laissé nos affects prendre le pas sur notre démarche. Les effets induits de notre recherche commune, l’amitié, la convivialité, ont occulté l’objet de la démarche, et ce sont eux que nous avons cherché à protéger avant même l’idéal autour duquel nous nous étions rencontrés et reconnus.
 
Jusqu’à ce qu’enfin les outrances d’un homme fou de pouvoir nous ouvrent les yeux, et nous nous sommes vus tels que nous étions : réduits, contenus, encadrés, formatés par des profanes. Par une troupe de prébendés qui a fait bloc autour de son guide verrouillé à son siège, et dont pas plus que nous ils ne parviendront à se débarrasser. Ensemble ils ont creusé la tombe de la GLNF.
Sa disparition inéluctable est le prix à payer pour notre aveuglement.
 
Ainsi, peut-on voir dans la crise qui l’emporte une intervention de la Providence, en ce qu’elle aura sacrifié la GLNF pour sauver la F.M. polluée par les dérives de la gouvernance de cette GL « reconnue » qui s’érigeait en cathédrale de la F.M. régulière en France.
Les dérives de CC, l’inspirateur, puis JCF, le réalisateur de ce détournement, n’avaient pas suffi, il aura fallu que l’on hérite d’un Stifani, le fou qui a tué la poule aux oeufs d'or, pour qu’enfin nos yeux s’ouvrent.
Sans lui, et cette rébellion que ses divagations aux frontières de la raison ont déclenchée, les hommes qui ont voulu nous faire marcher au pas, emmenaient demain la GLNF sur des chemins très éloignés de la F.M. et même de la morale commune.

Qu’importe donc la GLNF moribonde, dont Stifani, qu’elle a humilié, a juré la perte, dès lors que la F.M. aura, au travers d’elle, été confrontée à ses démons, et qu’elle aura montré sa capacité à les combattre et à les vaincre.
Déjà nous sommes sortis de ce cauchemar, libérés, et nous avons lancé un nouveau chantier. Un nouveau temple accueille les FF qui à nouveau peuvent travailler au service de nos idéaux de Fraternité, de Tolérance, et d’humanité.
Les fondations de la GL de l’Alliance Maçonnique Française sont solides : enrichie de l’expérience vécue, l’Alliance s’est organisée de manière à ce que plus jamais n’y soient réunies les conditions qui ont conduit la GLNF à son détournement et à sa perte :
Plus jamais d’abandon de responsabilité, de désintérêt pour le fonctionnement de l’institution par manque d’investissement personnel, par paresse ;
Plus jamais d’abdication de la souveraineté de nos LL au profit d’une autorité extérieure ;
Plus jamais de pouvoir sans contre-pouvoir ;
Plus jamais d’apparat pompeux, indécent, grotesque ;
Plus jamais de course à l’effectif, aux cotisants, aux privilégiés socio-économiques ;

Le combat pour la réhabilitation de notre honneur ne fait que commencer. Il sera long, mais nous ne pouvons plus le perdre parce que nous avons repris en main notre destin.
La naissance de l’AMF à Tours a galvanisé les esprits. Les « savetiers » libérés de l’obsession des métaux ont retrouvé le goût de chanter en travaillant.
 
Fraternellement 
 
Bruno Martin

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J
PAN ! SUR LE BEC ! IL FAUT LIRE : "donne-lui le repos"<br /> REQUIESCAT IN PACE !
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B
<br /> <br /> Oui, mon CF,<br /> <br /> <br /> Je salue ta loyauté<br /> <br /> <br /> <br />
L
Mon Frère, ton article reflète la vérité du moment et aujourd'hui tu as raison. Mais bientôt la GNLF explosera comme tous les régimes dictatoriaux. Hier le mur de Berlin, et d'actualité le monde<br /> Arabe. Nos frères partent, peut être 10000 resteront et encore pendant combien de temps.Je lutte pour récupérer les murs de Pisan afin de vous les offrir. Frat. Claude Galinier
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B
<br /> <br /> S'il est possible d'arracher le trésor des mains des pirates. Rien ne doit être épargné. Je crains néanmoins que la voie statutaire interne ne soit verrouillée, et que seule la justice de la<br /> République soit en mesure de leur arracher leur butin.<br /> <br /> <br /> Bien faire, et espérer!<br /> <br /> <br /> Frater.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Trois (ça s'impose !) remarques, de la moins importante à la plus importante :<br /> <br /> "malgré que" : n'est licite en bon français que dans l'expression "malgré qu'il en eût", à comprendre ainsi : "quelque mauvais gré qu'il en manifestât".<br /> Je me souviens d'une polémique attristante sur ces subjonctifs et conditionnels qui émaillent nos rituels et que certains ignares voulaient remplacer par des indicatifs ...<br /> A remplacer par "bien que" !<br /> <br /> Hobbes dans son "Léviathan" écrit l'apophtegme vicieux : "HOMO HOMINI LUPUS" ("L'Homme est un Loup pour l'Homme").<br /> En cinquante années de pratique de l'observation des Loups, je n'ai jamais constaté qu'un Loup tuât un autre Loup ! Même dans la lutte dominant/dominé, le plus faible des deux a l'instinct de<br /> s'avouer vaincu : pour cela il offre sa gorge au dominant qui a l'instinct de n'en point profiter, car inhibé par le geste même .N'insultons donc pas les Loups et leur donnant des défauts<br /> d'Homme.<br /> Mr F.S. eût été un Loup atteint d'une faiblesse (le "retour d'âge"), il eût présenté sa jugulaire au Grand Porte Glaive qui eût enregistré son retrait, et l'eût racompagné sur sa colonne avec tous<br /> les égards dûs à ses se(r)vices passés !<br /> "Car la force du Clan, c'est le Loup ; et la force du Loup, c'est le Clan !" Akéla, nous ferons de notre mieux !<br /> <br /> "requiem" : mot latin, à l'accusatif, extrait d'une hymne grégorienne "dona eis requiem quia pius es" ("done lui le repos car tu es pitoyable" ; ce dernier mot signifiant: "capable d'éprouver de la<br /> pitié pour les malheureux").Je ne pense pas que l'on puisse (ni que l'on pût) éprouver de la pitié pour une institution qui s'est ainsi laissée gangrener faute d'avoir des structures à la mesure de<br /> ses ambitions les plus nobles ... et qui ne réagit que par une "mitose" dont j'ai grande crainte qu'elle ne soit qu'une "mythose" aboutissant à un clone qui ne sera - hélas - pas un cline (issu<br /> d'une "déclinaison" et non d'un "déclin" ).<br /> <br /> Il n'en demeure pas moins que - comme tout esprit lucide devant un trop-plein de négativité - j'espère me tromper ! Mais ... des "fausses-notes" ont déjà retenti à mes oreilles "Seigneur !<br /> Protégez-moi de mes Amis ! Mes ennemis ? Je m'en charge ! (Maréchal de Luxembourg)
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