Le Myosotis Occitan

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Regard sur la Franc Maçonnerie


Regard sur la F.M. (7/8) - Le talent enfoui

Publié par Bruno Martin sur 1 Octobre 2013, 11:26am

7/8

Un talent enfoui

 

Les tables de la Loi rapportées par Moïse constituent le premier symbole fort de l’évolution de la tradition orale vers la tradition écrite.

Il convient évidemment de reconnaître le recours à l’écrit pour structurer et arrêter une pensée commune que les mémoires individuelles pourraient déformer, et pour valider l’acquis par la diffusion et l’ouverture à un plus large public, et à sa critique. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour enterrer la tradition orale et se priver ainsi de la créativité des orateurs et des interprêtes; tous ceux qui répugnent à l'écrit parce qu'il fige la pensée, et qui dans la spontanéité sont parfois porteurs de messages dont eux-mêmes ne mesurent pas toujours immédiatement la portée qui pourra être perçue par les esprits aptes à les recevoir.

Il était ainsi légitime de sauvegarder le modèle maçonnique et de le projeter au-delà de ses applications opératives grâce aux vecteurs évolutifs que sont les symboles dont le message n'est pas pétrifié par une définition arrêtée. Ses vertus de comportement, Fraternité, Tolérance, et les valeurs de Travail et de Liberté, au service d’un grand œuvre supérieur au produit total de tous ses acteurs, constituaient ainsi les fondations transmissibles d’un nouveau paradigme pour l’ère moderne qui s’ouvrait.

Les voies de la Providence étant impénétrables, pourquoi ne pas voir sa main dans cette transposition de l’opératif au spéculatif qui relance le révolutionnaire « aimez-vous les uns les autres ».

Mais ce "coup de pouce" providentiel sera effacé par la récupération de la GLUA qui revendique pour elle-même et pour ceux qu’elle reconnaît la seule légitimité maçonnique, et prétend l’incarner, alors qu’elle l'a trahie en aliénant à des intérêts temporels les idéaux de liberté et de tolérance de cette très ancienne confrérie. Révélant sa finalité politique, cette F.M.-là se range alors dans l’ombre des pouvoirs, prenant place parmi les exutoires offerts aux frustrations des populations pour qu’elles acceptent mieux le quotidien au nom d’un ailleurs ou d’un demain, voire d’une autre vie dans un autre monde, que l’on promet meilleur à ceux qui se soumettent dans le nôtre.

La GLUA nest pas née d’un compromis intervenu au sein d’une confrérie épuisée par ses différends, et enfin réunie par elle. Elle résulte d’une manœuvre délibérée ayant pour but de contrôler une population potentiellement dangereuse, ou utile, pour l'ordre établi.

En cela elle a gâché l’un des "talents" que la providence offre à l’humanité.

Mais, heureusement l’esprit survit, et la volonté n’est pas morte : 

Heureusement, des FFMM libres travaillent dans des LL souveraines. Ils ne se préoccupent pas de ce carcan formidablement conservateur que constitue la reconnaissance respective multilatérale, qui enferme la F.M. dite régulière et reconnue dans un immobilisme hiératique et stérile. Au contraire, ceux-là participent à la vie de la cité, sans interdit autre que ceux de la Loi civile et de la Loi morale, et sans assujettissement à aucun pouvoir. Ils travaillent selon les mêmes principes de Fraternité de Tolérance et de Respect du prochain, mais eux mettent ces devoirs en application, n’excluant de leur chantier aucun FM  « né libre et de bonnes mœurs », quelle que soit l’expression de sa Foi, en Dieu ou en l’Homme. Ils respectent la Règle, à l’exception justement des obligations aliénantes ajoutées par la GLUA, dont l’objet dévoilé apparaît être de protéger l’ordre établi contre toute «subversion» maçonnique susceptible de le remettre en question.

Ces hommes, qui ont survécu à l’enfermement dogmatique, et qui se mesurent à la réalité quotidienne comme leurs ancêtres défiaient la résistance de la matière, représentent la véritable filiation de nos pères bâtisseurs. S’il en est une.

Dans l’Histoire de la F.M. universelle, la GLUA apparaîtra n’avoir été qu’un avatar, un épisode déviant qui a pétrifié et trahi l’héritage des pères, à l’instar du mauvais serviteur qui a enterré le talent qu’on lui avait remis, peu soucieux qu’il était de le faire fructifier.

 

Le hasard ( ?) a voulu que l’évidence du détournement s’impose en France avec la crise née des dérives politiques, financières, et sectaires de la GLNF, ouvrant les yeux des FFMM les moins «alignés» et leur donnant l’occasion de réinitialiser leur démarche.

Ainsi, pendant des années la GLUA a maintenu sa reconnaissance à la GLNF qui n’était plus depuis longtemps ni régulière, ni même maçonnique, mais explicitement dédiée à des ambitions personnelles, et inféodée au pouvoir politique. Pendant des années, une secte livrée à un mégalomane furieux entouré de quelques centaines de prébendés avides et serviles n’en constituait pas moins une obédience "régulière et reconnue" pour des milliers de « NSPP » (ne se prononcent pas) abusés par cette reconnaissance de la GLUA, avant d’être retenus par l’espoir soigneusement entretenu de la recouvrer, après qu’elle eut été enfin retirée.

 

Cet épisode de l'histoire de la F.M. restera historiquement le fruit corrompu d’une organisation impériale qui s’est aménagé un pouvoir exonéré de devoir comme de responsabilité, et qui est aujourd'hui assez inconsciente pour persister à délivrer des avis qui auraient force de Loi malgré cette récente et monumentale preuve d’inutilité.

AC-FM

à suivre ...

 

8/8

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