Le Myosotis Occitan

Le Myosotis Occitan

Regard sur la Franc Maçonnerie


CMF - Appel à candidatures

Publié le 22 Décembre 2014, 16:11pm

CMF - Appel à candidatures

Dans la position inconfortable qui est actuellement la sienne, Alain Juillet, qui n'espère plus rien de la Grande Loge Unie d'Angleterre, s’est opportunément rappelé que les exclusions de la GLUA étaient purement politiques, n’ayant eu d’autre but que d'écarter le GOdF. Cet Orient de mécréants qui prenait des libertés avec la réaffirmation incantatoire de la croyance en Dieu.

Tel était bien bien le cas, en effet, mais ce n’est pas la seule invention impérialiste de la GLUA qui revendique la Tradition pour faire passer sa propre règle : il en est de même pour les thèmes interdits, religieux et politiques. Ces restrictions apparues avec la GL de Londres et Westminster, puis surtout de la Grande Loge Unie d’Angleterre, n’avaient pas d’autre but que protéger de la « subversion » maçonnique les pouvoirs temporels et spirituels de l‘époque, déjà ébranlés par les philosophes des Lumières.

C’est le risque politique qu'elles présentaient qui a conduit les « Anglais » à rassembler en GGLL les LL éparses, au sein desquelles l’on spéculait beaucoup trop à leur goût, aux seules fins de les contrôler et de les réorienter hors des problèmes du temps matériel.

Ainsi, les GGLL contemporaines sont-elles des projections de l’appareil mis en place à partir de l’Angleterre au début du XVIIIème siècle, qui s’est développé via les empires, britannique et français, sans autre but que de contenir les cherchants dans une spiritualité de bon aloi, et respectueuse de l'ordre établi. Il n’est donc pas étonnant que les Anglais aient alors voulu isoler le GOdF pour se protéger du risque de voir les FF se mêler des affaires publiques. Ce qu’ils ont fort bien réussi en élargissant arbitrairement, via leur empire, leur propre règle de régularité maçonnique à la F.M. universelle.

Cette régularité, qui se réfère aux critères de la seule GLUA, est pourtant loin d’être universelle. La Grande Loge Unie d'Angleterre a récupéré la démarche maçonnique avec 2 mots, « régularité » et « universalité », qu’elle s’est astucieusement mais indument appropriés. Ignorant devant l’histoire que de nombreuses LL maçonniques étaient présentes et actives depuis des siècles dans toute l’Europe, notamment en France et en Allemagne, autant et plus qu’en Angleterre. Et ignorant que l'évolution spéculative des LL, entamée précocement avec la réception de FF « acceptés » dès la fin du XIIème siècle, s’était plus tard accélérée avec la raréfaction des grands chantiers religieux, et qu'elle n'avait pas attendu l'initiative anglaise. La F.M. londonienne n’avait aucun titre pour s’imposer à l’Europe. Ainsi est-ce une démarche purement politique qui a conduit Londres, alors puissance hégémonique du XIXème siècle, à élaborer une règle maçonnique dédiée aux pouvoirs, à laquelle l'empire britannique a donné une formidable caisse de résonance.

Dans la continuité de cette disposition, les GGLL contemporaines sont restées un carcan pour la pensée maçonnique, qu’elles ont pétrifiée. Leurs états-majors ne cessant, d'inventer et d’exacerber des différences pour se doter d'une identité.

L'écho des loges est différent: qui n’a pas au quotidien constaté que les FF dans leur immense majorité se moquent de ces différences érigées en dogmes, des interdits et des exclusions décrétées par leurs institutions respectives, et qu’ils s’entendent fort bien et se visitent dès qu’ils ne sont pas sous leur emprise ? Qui ne sait que cette situation ne satisfait que les apparatchiks qui doivent leur identité aux appareils ?

 

La CMF, à l’instar d’autres confédérations maçonniques, est une initiative qui peut, sans révolution, rendre son identité à la démarche maçonnique et à ses cellules souches : les loges.

Sans avoir de pouvoir sur les LL, la CMF est une solution pour relativiser les GGLL que le modèle anglais a imposé au monde, et qui outrepassent l'autorité que leur confère les services rendus. La relativisation des GGLL sera aussi un pas vers la disparition des clivages stériles entre une F.M. de musée et une F.M. dite « sociétale ».

Qui peut aujourd’hui croire qu’il est possible d’isoler une démarche aussi ambitieuse que la F.M. de son environnement sociétal, politique et/ou religieux, alors que les obscurantismes religieux s’invitent dans la vie politique et sociale, et que l’information totale est à la disposition dans l'instant de tous, sans culture de discernement.

Comment ignorer à ce point la seule fraction vivante du temps, le Présent ?

 

Qui réchauffera et éclairera le mieux quand il fait froid et noir ? Celui qui s’isole du froid, ou celui qui allume un feu et qui invite autour ?

La F.M. humaniste n’a rien à envier à la spiritualité religieuse de la F.M. « spiritualiste de tradition », « pour notre temps », pour « les horizons nouveaux » qui vise à « Perfectionner l’homme pour qu’il puisse alors et alors seulement intervenir dans la société » (sic, sic,sic, et resic).

« alors seulement » ? Ce propos du dernier communiqué d’Alain Juillet n’a pas de sens. Si la matière évolue vers un esprit qui l’a pensée et ordonnée, l’amélioration de l’individu et celle de l’humanité ne peuvent être que concomitantes, et ce sera toujours le moment de bien faire.

« Alors seulement », c’est quand ? Ou à quel degré du REAA ?

 

Le problème de la CMF, c’est son président qui s’est pris tout seul les pieds dans ses contradictions, promettant la souveraineté, et la reconnaissance anglaise aux FF qui ne l’avaient pas demandée, et dans le même temps la soumission de ces FF aux Anglais qui ne l’ont pas cru. Le "militaire de commando" prend maintenant le monde et l’histoire à témoins de ses bonnes intentions dont l’évidence aurait du les aveugler, et de contraintes de temps qui l'auraient obligé à précipiter des étapes délicates, mais c'est le fond qui est malsain.

Ce que l’on retient c’est que sa démarche a été entachée de déloyauté. L’expérience de la GLAMF dont il a trahi les promesses qu'il avait faites pour rallier un grand nombre de FF, et l'espoir qu'il avait fait naître, n’incite pas à le prendre au sérieux comme porteur d'un nouvel espoir.

Après 3 siècles d’immobilisme obscur, la CMF est une chance authentique pour la F.M., mais elle a besoin d’un homme droit et d’un objectif clair, pas d’un manœuvrier politique, maladroit de surcroît.

 

Ceci est un appel à candidatures.

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Articles récents