Le Myosotis Occitan

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Regard sur la Franc Maçonnerie


Questions en suspens après le Congrès de Lyon

Publié le 19 Juin 2014, 18:36pm

La Reconnaissance ? 

Le Règlement général, élaboré par le Bureau National et validé par le Conseil de Surveillance et le Conseil de GL, avec ses art. 7 (censure liberticide), et 8.3 §3 (dictatorial).

La Chambre de Justice qui annonce avec une simplicité décomplexée qu’elle va reconsidérer un dossier qu'elle torture depuis plus d’un an déjà après de multiples manœuvres et manquements à la morale, au droit, et aux procédures.

La Maison du REAA qui se joue de nos règles, cautionnant les propos irresponsables d’un Expert (Midi-Pyrénées), ou intégrant une nouvelle loge (697) au mépris de toutes les procédures.

Il ne s’agirait donc là que de questions annexes ne méritant pas, semble-t-il, de figurer parmi les questions abordées au Congrès de Lyon 2014. Elles ne touchent en effet que les dispositions règlementaires de notre instance exécutive, le Bureau National, et leur validation par nos instances de régulation, civile (Conseil de Surveillance) et maçonnique (Conseil de GL). Rien de bien important !

Le Président/GM nous rappellera que nous avons élu ceux qui ont mis ces instances en place, et que nous devons les laisser travailler à notre bien.

Il faut dire qu'avec 20 points à l’ordre du jour, les rapports moraux, les budgets, les approbations, les élections, et les réponses convenues dans lesquelles on ne reconnaissait pas les questions posées, le tout bouclé en … 3 heures, ce congrès a été emmené au pas de charge, par des professionnels.

S’il a été néanmoins possible d’aborder des sujets qui pouvaient fâcher, ce qu’il faut saluer, il n’a par contre pas été question de les traiter. La ligne de conduite était claire : « Tout va bien, il n’y a rien à voir, nos pratiques sont exemplaires (sic), et les critiques sont des lanceurs d'anathèmes" (re-sic).

 

Revenons néanmoins sur ces points:

La Reconnaissance par la GLUA :

La poursuite par notre Président/GM de ce "graal" démonétisé, alors même que de nombreux FF s'interrogent quant à l’intérêt que présente notre reconnaissance par une institution archaïque, sectaire, et en voie de désaffection, est navrant.

La Confédération Maçonnique de France est la première initiative authentiquement universelle et maçonnique de la F.M. dite régulière en France. Malheureusement, le choix fait de l'emmener dans une quête obstinée de la Reconnaissance de la GLUA est incohérent. La CMF est le début d’une chaîne d’union dont la GLUA a toujours prétendu exclure des hommes trop libres à son goût. Et la reconnaissance par la GLUA récompense, et marque, l'abdication de sa liberté par le bénéficiaire.

Recevons ses FF s'ils le souhaitent, mais oublions la GLUA.

Notre Président/GM déclare que cette démarche répond au voeu majoritaire des FF de la GL-AMF. En est-il si sûr ? La question ne pourrait-elle être soulevée de la légitimité maçonnique de ce leadership magistralement récupéré, et être examinée de façon approfondie ? La dynamique de la CMF a créé le moment historique opportun. Très vite il sera trop tard.

 

A propos de notre Règlement général :

L’art. 7, comme tout le Règlement général, doit être complémentaire des statuts ainsi qu’il est prévu explicitement à l’art. 8 desdits statuts. Il ne l'est pas, et en cela déjà cet article 7 est illégal.

Plus grave, il recèle le moyen de faire taire toutes les critiques de fautes et de manquements dont les auteurs pourraient s’estimer « dénigrés », entraînant la suspension conservatoire immédiate de la critique, puis un enlisement dans des procédures sans fin dont les professionnels du droit ont le secret, garantissant la quasi impunité des fauteurs. Les exploits récents de la Chambre de Justice et de la Maison du REAA nous rappellent que ce n’est pas une hypothèse improbable.

Pourtant, selon le Président du Conseil des Sages, il n’y aurait rien de liberticide dans ce texte, et il s'inscrit bien dans l'application des statuts.

Pas d'accord ! Mais à qui le dire ? Nous sommes mis devant le fait accompli, et chacun ne pourra plus découvrir la préméditation de ces textes que lorsqu'ils lui seront opposés. 

Faudra-t-il alors envisager un nouvel exode ?

 

L’art. 8.3 §3, est incohérent et illégitime. Les LL sont fédérées et se conforment à une règle acceptée qui n'est pas à géométrie variable. L’art. 11.3 de nos statuts, auquel renvoie le Règlement général, précise bien : «Le Maître de la Loge en chaire est dépositaire de l’autorité spirituelle de la Loge dont il est indissociablement le Président au plan civil ».

Aucun Expert ni aucun Inspecteur de rite, n’a autorité sur les LL, ni sur les FF. A fortiori « à tout moment », ce qui est attentatoire à la dignité de la loge. Seul le VM a ce pouvoir.

L’outil informatique mis en place permet de savoir exactement et « à tout moment » la situation administrative et financière des LL et des FF de l’Alliance. L’article 8.3 §3 qui invoque cette nécessité déjà acquise est donc injustifié et inutile. Il semble fait plutôt pour conforter l’égo de cadres ambitieux et autoriser leurs excès dont les efforts conjugués de la Maison du REAA et de la Chambre de Justice pour couvrir ceux d’un Expert régional, ont montré, à ce jour, l’impunité.

C’est encore le Président du Conseil des Sages qui défend ce texte, arguant « qu’il a consulté 1 (un) VM de ses amis qui ne l’a pas trouvé attentatoire à sa dignité », ce qui est on ne peut plus convainquant, reconnaissant néanmoins au passage une « maladresse » de formulation.

 

Ce Règlement général marque un infléchissement autoritaire de notre organisation, et unilatéral en en ce que les pouvoirs de nos instances exécutives et de régulation y sont mieux définis que leurs devoirs, dont on doit attendre qu'elles veuillent bien nous les détailler dans des Règlement particuliers qui leurs sont propres et dont la rédaction leur a été confiée. A ce stade, les devoirs et les contraintes sont donc réservés aux LL et aux FF.

Les articles 7, et 8.3 §3, en particulier de ce Règlement général visent plus à paralyser la critique qu’à remédier aux manquements qu’elle pourrait dénoncer, et en cela ils présentent une dérive par rapport à nos statuts dont ils ne respectent ni la lettre ni l'esprit.

 

Ainsi, à qui devrons nous nous adresser, et en quels termes, pour obtenir un arbitrage en cas d'application contestable de nos textes, si le Conseil de Surveillance et le Conseil de GL ne le font pas et ne publient pas leurs considérations et justifications lorsqu'ils rendent un avis?

Que faire par exemple quand :

La Chambre de Justice instruit une plainte et diffuse une sentence à l’insu même d’un « non-prévenu » qui ne sera même pas informé de la procédure ? Ce qu’elle a fait entre le 23 juin et le 30 octobre 2013 sur plainte d'un Expert régional de la Maison du REAA. Le Règlement général n'a rien prévu en cas de manquement de cette instance, et le Conseil des Sages nous annonce qu'il attend qu'elle présente son règlement particulier en cours d'élaboration par elle-même, et alors qu'elle est en place depuis plus d'un an !

Ou encore quand cette même instance fait siéger en audience arbitrale des inconnus, étrangers même à la GL-AMF, et bien sûr à l’insu de celui qui comparaît ? Ce qu’elle a fait lors de ses audiences des 14 novembre 2013 (MM. Thibault LE CHANOINE, et Laurent REINTEAU) et 18 avril 2014 (M. Laurent REINTEAU). Que faire dans un tel cas quand le Conseil des Sages se satisfait, sans plus de questions, d’une promesse de révision de cette procédure, ainsi que son président l’a annoncé lors du Congrès de Lyon ?

Que faire, encore et à quel article du Règlement général se reporter, quand la Maison du REAA contourne les statuts et les règles pour immatriculer une nouvelle loge (RL 697) au mépris de l'avis des autres loges de la région que la procédure en la matière prévoit de consulter ?

Que faire dans tous ces cas puisqu’il suffira aux fauteurs de s’estimer « dénigrés » pour faire taire les critiques à titre conservatoire, les contraignant à des procédures interminables ?

Comment préférez-vous mourir ? abattus par les kalachnikovs de Stifani, ou étouffés sous des instances-oreillers ?

Pendant des mois, des FF au nombre desquels je me compte, ont sillonné les départements pour présenter l’Alliance aux FF de la région MIP, pour informer ceux qui ne dormaient pas et que nous avons même réunis et "livrés" aux orateurs nationaux qui nous honoraient de leur visite. Nous sommes donc comptables devant ces FF des promesses de l’Alliance.

Si nous ne pouvons empêcher les trahisons de ces promesses dont nous étions les porteurs et les avocats, au moins nous les dénoncerons sans relâche.

Rappelons que la Fraternité ne nous exonère pas de notre obligation de vigilance, et que sans information il n'est pas de Liberté.

Enfin, tout va bien puisque nous sommes vivants ?

Pierre Lanjuin

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