Le Myosotis Occitan

Le Myosotis Occitan

Regard sur la Franc Maçonnerie


La question de fond sera-t-elle enfin posée ?

Publié par Pierre Lanjuin sur 8 Mai 2016, 08:40am

Points de vue

Points de vue

Attention !

Nous ne connaissons pas les auteurs de ce manifeste qui circule parmi les membres de la GL-AMF. Et nous ne partageons pas la position qui y est exprimée.

Nous le mettons en ligne malgré son anonymat parce qu'il constitue une position argumentée et respectable qui appelle des réponses, sur le fond et sur la forme.

Nous partageons l'idée que "quelques-uns" agissent de façon arbitraire et opaque. Nous pensons que ces "quelques-uns" ont réuni au sein de la GL-AMF une population hétéroclite de FF, en leur promettant le contraire de ce qu'ils avaient observé et vécu à la GLNF. Cela ne suffit pas à faire un projet commun dans la durée, et ils doivent maintenant se dépêtrer de leurs contradictions.

 C'est peut-être à nous maintenant d'écrire ce projet.

 

 

 

 

MANIFESTE POUR LA DÉFENSE DE L’ALLIANCE MAÇONNIQUE FRANÇAISE

 

PLUS DE CLARTÉ POUR L’ALLIANCE !

APPEL DES FRANCS-MAÇONS LIBRES DE TRADITION INITIATIQUE

 

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 I- UNE OBÉDIENCE EN DANGER

 

  • † A la date du Congrès de 2016, force est de constater que la Grande Loge Maçonnique Française n’a pas su ou n’a pas pu prendre la juste mesure de sa vocation maçonnique, ni de son fonctionnement.
  • † Elle est porteuse une crise larvéequi contient les ferments de sa désagrégation progressive.
  • † Cette crise se traduit par une ambiguïté de positionnement, associée à un fonctionnement déficient.
  • † Elle est alimentée de manière systématique par un petit groupe qui poursuit méthodiquement un dessein masqué.
  • † Celui-ci vise à imposer le fait que les Landmarks, la Reconnaissance, la Régularité, les Basic Principles, la valorisation du rôle des Rites dans le processus initiatique, et l’instruction maçonnique traditionnelle, soient considérés désormais comme obsolètes au sein de la GL-AMF, inscrivant ainsi le destin de l’Obédience en opposition complète avec le modèle initial de l’Alliance, lequel était fondé sur :

 

la référence affirmée à la Franc-Maçonnerie de Tradition à vocation essentiellement Initiatique,

la valorisation du rôle des Rites comme véhicules du processus initiatique selon leurs propres traditions respectives, d’égale dignité,

la recherche d’une reconnaissance internationale (cf. création de la CMF).

 

 

1- LE PROCÈS AMBIGU DE LA FRANC-MAÇONNERIE TRADITIONNELLE

 

  • †Des ambigüités fondamentales 

​- relance du débat entre « théisme » et « déisme », et prise de distance à l’égard du « théisme » ;

- instrumentalisation des mots « spiritualisme » et « humanisme » ;

- « Etats généraux de la Régularité » aboutissant à la remise en cause du terme et de la notion de Régularité ;

- ouverture de la question de la mixité initiatique à travers l’évocation de «propositions d’évolution »;

- ouverture aux débats de société « lors de suspensions de travaux ou aux agapes », « une Obédience spiritualiste ne pouvant ignorer pour autant les grandes crises sociales » ;

- dénonciation de la reconnaissance, considérée comme « mise sous tutelle autoritaire »;

- assimilation réductrice des Landmarks aux critères pour la reconnaissance, pour justifier d’une remise en cause de la Régularitéelle-même,présentée comme « une forme de dogmatisme et d’intolérance » ;

- référence centrale à une franc-maçonnerie dite « andersonienne », à l’instar du Grand Orient de 1877 ;

- déconstruction de la référence à la tradition, pour la réduire à desus et coutumesde nature contingente ;

- mise en exerguecomme « valeur » deréférence, de l’ouverture aux Grandes Loges, y compris « irrégulières »;

- assimilation fallacieuse de la liberté individuelle à la « liberté de conscience »,  en écho au schisme du Grand Orient de 1877;

- substitution de la « Déclaration de Principes » de l’Obédience, elle-même modifiable, aux Basics Principles, plaçant les deux textes sur le même plan ;

- abandon de fait des Basics Principles.

 

  • †Un projet de déconstruction par amalgames successifs, conduisant à l’abandon inéluctable des repères fondateurs 

 Exemple 1

- distinction de la « régularité », de la « reconnaissance » ;

- puis, assimilation des Landmarks aux critères pour la reconnaissance ;

- puis, réduction des Landmarks à de simples usages, qui plus est non définis ;

- enfin, abandon du terme « régularité », considéré désormais comme « inadéquat »

Exemple 2

- dans un premier temps, référence aux Basics Principles comme seul gage de Régularité pour les inter-visites;

- puis, réduction des BasicPrinciples à de simples usages contingents ;

- puis, assimilation des Basic Principles à une mise sous tutelle autoritaire ;

- puis, assimilation des Basic Principles aux Landmarks ;

- puis, renoncement aux Landmarks ;

- puis, substitution de la seule « Déclaration de Principes » de l’Obédience, jugée autosuffisante, aux Basics Principles ;

- enfin, ouverture de la possibilité de modifier les termes de ladite  « Déclaration de Principes ».

 

 

 

  • †Une campagne de dénigrement indigne de notre Fraternité 

- propagande de discrédit de la Franc-Maçonnerie traditionnelle et de ceux qui y demeurent attachés;

- dévalorisation de l’Instruction Maçonnique traditionnelle ;

- propagation insidieuse de propos à caractère complotiste, voire pis.

 

Mais quel est le nouveau modèle et le véritable projet des dé-constructeurs de l’Alliance?

 

2- UN MODÈLE IDÉOLOGIQUE POUR UNE FRANC-MAÇONNERIE SUBSTITUÉE

 

  • †Des « éléments de langage » à imposer

A l’instar des mouvements politiques ou sociaux, il s’agit d’imposer un nouveau vocabulaire.  Par exemple de définir les termes « spiritualité », ou bien « humanisme », afin de pouvoir en assurer une instrumentalisation politique conformément à des buts non explicites.

 

  • † Une Franc-Maçonnerie substituée

Le renoncement aux fondamentaux de la Franc-Maçonnerie traditionnelle et la substitution à ceux-ci d’un système de notions, de termes et de repères « sur mesure », prétendument mieux adaptés à « la France d’aujourd’hui », aux « mutations du monde contemporain » et  « au XXIème siècle », a pour conséquence l’émergence d’ « une franc-maçonnerie substituée ».

 

  • † Une instrumentalisation institutionnelle

La mise en avant d’une pseudo « modernité» à caractère messianiste, relègue au second plan la fonction initiatique ancestrale de la Franc-Maçonnerie au profit d’un langage d’appareil institutionnel conçu pour poursuivre un objet ou un objectif indéterminé, et donc susceptible de prêter le flanc à toutes les instrumentalisations.

 

  •  Une Franc-Maçonnerie idéologique

Une telle dérive ne peut que rappeler qu’à la fin du XVIIIème siècle, le terme « idéologie » a été créé pour substituer l’étude des idées à la métaphysique traditionnelle. Elle renvoie à la définition de Karl Jaspers, pour qui « Une idéologie est un complexe d’idées ou de représentations qui passe aux yeux du sujet pour une interprétation du monde ou de sa propre situation, qui lui représente la vérité absolue, mais sous la forme d’une illusion par quoi il se justifie, se dissimule, se dérobe d’une façon ou d’une autre, mais pour son avantage immédiat ».

 

 3- UN RISQUE MAJEUR POUR L’IDENTITÉ ET LA PÉRENNITÉ DE L’ALLIANCE

 

  • † Une marginalisation évidente

La conjonction d’un renoncement aux critères de reconnaissance traditionnelle, d’une part, et de la relativisation de la fonction initiatique des loges symboliques au profit de la mise en avant d’une représentation idéologique de l’Obédience, d’autre part, est une tenaille dont le piège ne peut que se refermer sur la marginalisation de l’Alliance. Elle conduit nécessairement au dé-positionnement de la Grande Loge et à sa très faible visibilité par rapport aux autres Obédiences françaises.

  • † Un démembrement annoncé

La circonstance que du fait des conditions de sa création, la GL-AMF regroupe aujourd’hui plus de 15000 membres, ne constitue en rien à elle seule un gage de solidité ni de cohérence. En effet, faute d’un positionnement clair au sein du paysage maçonnique français, la GL-AMF ne pourra que voir le nombre de ses adhérents s’effilocher par suite de démissions individuelles et de micro-scissions, perspective aggravée par la taille critique insuffisante de nombreux Ateliers. Sa force d’attractivité pour initier de nouveaux membres s’en trouvera elle-aussi simultanément affaiblie.

  • † Une perte d’identité inéluctable

L’absence de positionnement clair de la GL-AMF se cristallise sur la pratique des inter-visites. Leur ouverture mal définie, en-dehors de tout critère véritable de régularité, ne peut conduire, au fil des visites et des agapes, qu’à une porosité croissante avec des obédiences telles que le Grand Orient et des obédiences mixtes, et donc remettre en cause à terme la sacralisation du processus initiatique au profit de problématiques profanes.

 

4- UN FONCTIONNEMENT DÉFICIENT

 

  • † Une difficulté manifeste à respecter l’esprit et la lettre des statuts

Ce constat révèle la lourdeur des procédures, l’empiètement et le flou des compétences des instances, de leurs champs et de leurs modalités d’intervention.

  • † Une structure hétérogène et cloisonnée

La GL-AMF est aujourd’hui constituée de strates qui présentent des difficultés chroniques à communiquer entre elles et donc, a fortiori, à s’inscrire dans un processus délibératif partagé. Elle n’organise aucune coordination ni même communication entre les Maisons de Rites, dont le fonctionnement se retrouve ainsi segmenté en silos étanches, faute d’instance dédiée à leur coopération transversale.

  • †Confusion des domaines d’intervention et de responsabilités

Le domaine maçonnique et le domaine civil de la gestion de l’association s’entremêlent abusivement. Ce constat se trouve aggravé par le glissement des compétences, des délibérations, et des décisions conduisant à un élargissement indéterminé des compétences du Bureau exécutif de l’association.

  • †Confusion des fonctions et des compétences des instances

On assiste à une confusion des fonctions à vocations exécutive, d’administration maçonnique, d’administration générale, consultative, législative, de communication, juridictionnelle, ou de régulation fonctionnelle.

Exemples :

-le Bureau exécutif est appelé à statuer sur des décisions à caractère stratégique de portée maçonnique ;

-le Conseil des Sages mêle des compétences de nature consultative, de contrôle, règlementaires, interprétatives, juridictionnelles, et exécutives qu’il exerce par Ordonnances.

D’où un évident déficit de lisibilité et de légitimité des décisions.

  • † Opacité du processus de décision et de délibération

Le Conseil de Grande Loge fonctionne comme une simple chambre d’enregistrement dont l’absence de caractère délibératif le conduit à espacer ses réunions, ne respectant plus de fait les exigences statutaires. D’où un glissement du processus de décision et de délibération du Conseil de Grande Loge au Bureau exécutif, ce qui constitue de facto une forme d’usurpation fonctionnelle. C’est ainsi que les Maisons de Rites ne sont plus associées en amont aux grandes décisions, orientations ou projets de portée maçonnique arrêtés par l’Obédience.

  • †Un parasitisme institutionnel orchestré

La multiplication de réunions et d’instances non statutaires aggrave l’opacité et l’inefficience du processus de décision. Ces instances parallèles, comités de travail ou groupes thématiques interviennent pourtant dans des domaines maçonniques essentiels et stratégiques(cf.« états généraux de la régularité », communication, gestion informatique, site internet). En s’arrogeant un pouvoir délibératif, voire exécutif, non contrôlé, elles constituent un « shadow system », véritable hiérarchie parallèle (exemple : « correspondants régionaux ») qui contribue à l’opacité institutionnelle et à celle du processus de décision.

  • †Un syndrome centralisateur préoccupant

La centralisation informelle des décisions entre le Bureau exécutif et le travail d’instances non statutaires, révèle une confiscation du pouvoir délibératif au sein de l’Obédience. Elle est renforcée aujourd’hui par l’objectif d’une centralisation numérique et de pratiques informatiques qui visent à concentrer l’ensemble de la communication et de la gestion des  décisions au sein de l’Obédience et des Loges elles-mêmes entre les mains du seul Grand Secrétariat.

  • †Le détournement et l’instrumentalisation des instances statutaires

Ils s’exercent en confiant de nouveaux rôles à des dispositions statutaires existantes : celles des conférences locales et de la conférence nationale des Loges. En effet, ce qui avait été conçu initialement comme moyen de communication interne et lieu d’expression et d’échanges entre les Loges, se mue désormais en instances d’orientations,  organisées, sous couvert de synthèse, en un « storystelling », récit destiné à formaliser des décisions de portée stratégique. On assiste ainsi à une substitution de fonctions dans l’organisation de l’Obédience au détriment des rôles respectifs du Congrès, du Conseil de Grande Loge et des Maisons de Rites.

  • † Des instances de régulation trop nombreuses et inadaptées

Le Conseil des Sages, instance hybride liée à l’exécutif, cumule des attributions qui excèdent largement des compétences de régulation. De plus, son activité s’exerce essentiellement à travers sa présidence.

La Chambre de Justice est constituée de membres désignés par le Conseil de Grande Loge, c’est-à-dire en réalité, dans les circonstances présentes,  par l’exécutif, et ratifiés par le Conseil des Sages, alors même que celle-ci devrait rester strictement indépendante de l’exécutif et de l’administration générale de l’association.

Le Conseil de Surveillance, dont le nombre des membres en fait une véritable assemblée territoriale théoriquement représentative des différentes circonscriptions géographiques (en réalité élue subrepticement « lors du Congrès » avec un infime nombre de voix), devrait être strictement dédié au contrôle associatif de l’Obédience sans considération de quelque représentation que ce soit. Il est appelé à désigner trois des neuf membres du Conseil des Sages, contribuant ainsi également à l’entremêlement des fonctions.

La Commission Nationale de Contrôle des Finances est une instance distincte du Conseil de Surveillance, quoique désignée par lui, qui établit son propre Règlement particulier.

 

5- UNE DÉSTRUCTURATION INSIDIEUSE

 

  • † L’absence de lisibilité et de transparence du fonctionnement de l’Obédience

Caractérisé par la dérive d’une vie associative partagée entre l’écueil d’un fonctionnement en « petit comité », la lourdeur de procédures mal maîtrisées, et une « réunionite » non contrôlée, ce risque est celui d’un éloignement des membres de l’Obédience et d’un clivage croissant entre une dimension institutionnelle sclérosée et la vie maçonnique réelle.

  • † Une dérive arbitrairemarginalisant toute dimension véritablement délibérative

Le risque d’une concentration centralisatrice de l’ensemble des fonctions à la fois maçonniques et civiles, s’avère contradictoire avec la logique de pyramide inversée qui fait de la Loge le socle de l’Obédience, garant, dans le cadre du Rite qu’elle pratique, de sa vocation initiatique. Il porte la menace du dessaisissement de la dimension maçonnique par une usurpation institutionnelle semblable à celle que l’on a pu connaître dans d’autres Obédiences, et dont les effets pervers ne manquent jamais de se produire à terme jusque dans le contenu des travaux maçonniques, à travers l’imposition de formes de syncrétisme des Rites ou de l’Instruction maçonniques qui n’obéissent en réalité qu’à un impératif de contrôle politique. Or, c’est précisément pour éviter de telles dérives que le modèle initial de l’Alliance avait été conçu en vue de préserver l’identité et l’intégrité maçonniques de chaque Rite pratiqué avec une égale dignité au sein de l’Obédience.

  • † Une forme de « coup d’État permanent »

Il se traduit par l’instrumentalisation des différentes instances de l’Obédience, placées sous contrôle politique, la mise en place de structures parallèles constitutives d’un « shadow system », ou encore la politisation des fonctions de contrôle et de régulation. Il est par nature préjudiciable à la pérennité de toute organisation,

 

 

Dans un tel contexte, qui menace sa pérennité, la GL-AMF ne peut s’autoriser de nouveaux errements la conduisant à attendre une année de plus dans l’incertitude de sa vocation et de son positionnement, avec pour conséquence de dégrader encore davantage son modèle fondateur: elle doit donc arrêter sans tarder des objectifs clairs lui permettant de renouer avec sa vocation initiale.

 

 

II- UN PLAN D’URGENCE

POUR L’ALLIANCE MAÇONNIQUE FRANÇAISE

 

1- OBJECTIFS POUR UN POSITIONNEMENT CLARIFIÉ

  1. Recentrer l’Obédience sur la promotion de la fonction initiatique et du travail maçonnique en Loge symbolique
  2. Renouer avec les fondamentaux de la Franc-Maçonnerie traditionnelle
  3. Valoriser le véhicule initiatique des Rites pratiqués dans leur diversité, d’égale dignité
  4. Affirmer des valeurs partagées sans idéologie imposée
  5. Organiser le rayonnement de l’Alliance, hors de toute dérive idéologique ou sociétale

 

2- LES FONDEMENTS D’UN NOUVEAU DÉPLOIEMENT

 

  • †Réaffirmer l’intangibilité des principes fondamentaux

La Grande Loge, l’ensemble de ses composantes institutionnelles et des Loges qu’elle rassemblent, s’unissent et se reconnaissent dans les  principes intangibles qui fondent son objet collectif en vue de la réalisation spirituelle personnelle et progressive de ses membres :

 

1-La foi en un principe divin créateur, transcendant et immanent, sous la dénomination de Grand Architecte de l’Univers, condition essentielle de l’admission de ses membres et fondement de ses travaux.

2-Le respect des Anciens Landmarks, repères immuables, écrits et non écrits, formant le corpus immémorial de la tradition Maçonnique et des us et coutumes de la Fraternité Maçonnique universelle.

3-Le respect des « basic principles », critères de reconnaissance de la Franc-Maçonnerie régulière, parmi lesquels, outre la référence au Grand Architecte de l’Univers et aux Anciens Landmarks de la Franc-Maçonnerie :

- la régularité originelle de fondation de la Grande Loge par trois Loges régulières ;

- l’exposition pendant le travail en Tenue, des trois Grandes Lumières de la Franc-Maçonnerie : la présence du Volume de la Loi Sacré, la Bible, ouvert en Loge, sur lequel le Franc-Maçon prend ses obligations,  l’Equerre, et le Compas ; 

- la pratique dans le cadre de la Grande Loge, de la voie masculine de l’Initiation Maçonnique, à l’exclusion de toute mixité du travail en Tenue ;

- l’assurance que la Grande Loge, gouvernée par elle-même, exerce sa juridiction incontestée sur les Loges symboliques du Métier d’Apprenti, de Compagnon et de Maître Maçon, de manière indépendante, sans partager sa gouvernance avec aucun autre organisme maçonnique ;

- la stricte interdiction de toute discussion de sujets politiques ou confessionnels au sein de la Loge.

 

  • †Assumer une vocation initiatique reposant sur des valeurs partagées

1-L’Alliance Maçonnique Française prône des valeurs de simplicité applicables à la présence de l’Obédience, dont l’objet premier et la vocation essentielle  sont de permettre et de faciliter le déploiement de la transmission initiatique assurée par le véhicule des Rites Maçonniques pratiqués au sein des Loges symboliques qu’elle rassemble et fédère. Elle affirme la prévalence du travail initiatique sur la représentation institutionnelle.

2-Elle se rattache à la tradition ancestrale de la Franc-Maçonnerie universelle, Fraternité Initiatique traditionnelle dont chaque Loge est le creuset. Il n’appartient en aucun cas à la Grande Loge de redéfinir elle-même pour son propre compte, ni pour le compte des Loges et des Frères qu’elle regroupe, une franc-maçonnerie particulière et auto-déclarée qui serait fondée sur la contingence de ses propres concepts, notions, méthodes, système idéologique, ou éléments de langage conjoncturels, par nature historiquement datés et aléatoires, déconnectés de la tradition ancestrale.

3-Elle est attachée au respect scrupuleux et à la préservation rigoureuse des pratiques, us et coutumes, de la Franc-Maçonnerie de Tradition et de ceux de chaque Rite particulier pratiqué par les Loges regroupées au sein de la Grande Loge.

4-L’Initiation à laquelle elle se réfère repose sur la construction d’un espace-temps sacré qui sépare le travail en Loge de toute porosité profane, étant entendu qu’il appartient par ailleurs à chaque Franc-Maçon de prolonger par son action dans le monde, et selon ses propres voies, l’œuvre commencée dans le Temple.

5-La Grande Loge veille au respect d’une part, de la liberté associative de ses membres, d’autre part, de l’engagement maçonnique traditionnel qui les unit. La Grande Loge n’impose dans le cadre de la quête initiatique de ses membres aucune limite à la recherche de la vérité. Elle garantit par ses règles et ses pratiques que rien de ce qui se fait en Loge ne doit être révélé hors de la Loge, qu’à un membre de la même Loge.

6-La Grande Loge veille à protéger scrupuleusement la liberté de ses membres de toute sollicitation distincte de son objet, qu’elle soit de nature politique, confessionnelle, de relations d’affaires, de réseaux, ou sectaire.

7-Les Francs-Maçons de la Grande Loge cultivent le respect mutuel, la concorde, et la bienveillance fraternelle.

8-Au sein de la Grande loge,  des réunions et des Tenues maçonniques, tous les Francs-Maçons sont placés sous le niveau de l’égalité la plus parfaite. Il n’existe entre eux d’autre distinction que celle de la hiérarchie des Offices ou des responsabilités fonctionnelles découlant des mandats de l’association.

9-La Grande Loge est le cadre de regroupement du travail initiatique des Loges qui la composent: il lui appartient d’assurer, au service de ses membres, une mission de gestion associative  fonctionnelle et transparente sans confusion avec sa vocation spirituelle de préservation et de transmission de la tradition symbolique qu’elle incarne.

 

  • †Assurer le rayonnement de l’Obédience

1- Le rayonnement de  l’Alliance Maçonnique est  d’ordre spirituel. Il  doit pouvoir  s’exercer sur plusieurs plans, et par cercles concentriques.

a- Il passe avant tout par celui de ses membres, Frères en Initiation, à travers leur action personnelle dans le monde profane. Comme la Chaîne d’Union, issue de la « chaîne d’alliance » des maçons opératifs, se prolonge à travers chacun de ses maillons, c’est à partir du recentrage du travail initiatique dans l’espace sacré de la Loge que le Franc-Maçon prolonge dans le monde profane l’œuvre commencée dans le Temple. Dès lors, le processus initiatique enclenché par la séparation du monde profane est central. Ce processus, et cette séparation, ne peuvent donc être entachés d’aucun relativisme, en particulier à travers la mise en œuvre d’ « inter-visites » dont la portée ne serait pas maîtrisée par la Loge.

b- Ce rayonnement spirituel, qui procède du processus initiatique, inhérent à la transformation qu’il opère, s’enrichit de la pratique des visites, dès lors que celles-ci ne se font pas au détriment du travail et de l’assiduité dans la Loge-mère, qui est le premier devoir du Maçon. Les Francs-Maçons de la GL-AMF doivent alors privilégier les visites des Loges de l’Obédience (quel que soit le Rite pratiqué). Les visites ne peuvent concerner, qu’elles soient entrantes ou sortantes, que des Francs-Maçons régulièrement initiés et membres de Loges inscrivant strictement leurs travaux dans le cadre initiatique de la Franc-Maçonnerie traditionnelle.

2- Ce rayonnement spirituel, fondé sur la force de la Fraternité initiatique, peut naturellement s’accommoder des relations et des échanges avec des membres d’autres Obédiences maçonniques, dès lors que ces relations et échanges se nouent en-dehors ou à côté du travail initiatique lui-même, et donc, de la participation aux Tenues.

3- Il peut être accompagné et facilité par le rayonnement institutionnel de la Grande Loge elle-même, qui est par définition d’une autre nature. Celui-ci peut s’exercer au plan territorial, national et international. Il ne peut toutefois en aucun cas conditionner par des contraintes ou des objectifs de nature contingente la nature des travaux maçonniques des Loges qu’elle regroupe, ni de leurs membres.

4- La Grande Loge est attentive aux mutations du monde contemporain. Toutefois, elle s’interdit toute immixtion dans les débats contingents de la société contemporaine, qui dénaturerait son objet, à l’exclusion des échanges dans les domaines spirituel, métaphysique, caritatif, historique ou artistique, dans lesquels elle pourrait s’engager, dès lors et à la seule condition que ceux-ci ne présentent aucun caractère politique ni confessionnel, et qu’en outre, ils demeurent périphériques et strictement distincts du travail maçonnique initiatique.

5-La Grande Loge s’interdit tout dogmatisme idéologique qu’elle imposerait à ses membres, fondé par exemple sur une interprétation « officielle » et institutionnelle des problématiques du monde contemporain. Elle considère la liberté d’opinion comme la première des libertés.

 

 

2- OBJECTIFSPOUR UNE CLARIFICATION FONCTIONNELLE

 

1-Entreprendre dans les meilleurs délais une réforme statutaire de l’Obédience visant à clarifier les conditions de son fonctionnement (attributions, compétences, équilibre des instances et des pouvoirs).

2-Assurer un véritable fonctionnement matriciel de l’Obédience, dans sa double dimension de rassemblement des Loges et de vie maçonnique des Rites.

3-Garantir la distinction des fonctions maçonniques et civiles et des décisions associées.

4-Assurer l’indépendance des instances de régulation et de contrôle à l’égard de l’exécutif.

5-Assurer une véritable fonction délibérative, en amont des décisions stratégiques de portée maçonnique ou civile.

6-Garantir la transparence des processus de décision.

7-Renforcer le rôle de coordination transversale du Conseil de Grande Loge.

8-Permettre et institutionnaliser une communication et une coordination inter-Rites à vocation délibérative.

9-Supprimer les instances superfétatoires, hybrides ou aux attributions mal définies.

10-Réduire les réunions et établir un calendrier partagé.

 

 3- LES AXES D’UNE INDISPENSABLE CLARIFICATION STATUTAIRE

 

  • † Des principes d’organisation générale intangibles

1-  La Grande Loge doit demeurer une fédération nationale de Loges.

2- L’Atelier qui forme la Loge est la structure de base de l’Alliance Maçonnique, la Loge est le creuset de la transmission initiatique.

3- Les Loges se gouvernent librement dans la limite des règles établies par l’Obédience sur le plan civil et sur le plan maçonnique.

4- La Grande Loge doit pouvoir accueillir en son sein des Loges pratiquant des Rites Maçonniques différents, tout en garantissant les spécificités de chacun des Rites concernés, cette dernière fonction étant assurée dans le cadre des Maisons de Rites.

5- La vie maçonnique des Loges relève de la Maison du Rite que celles-ci pratiquent.

6- La Grande Loge rassemble deux catégories de membres à part entière: les associations de Loges, qui disposent de la personnalité morale, et les Frères membres des Loges de l’Alliance. Nul ne peut être membre de la Grande Loge sans être membre d’une Loge membre de la Grande Loge. Nulle Loge ne peut être membre de la Grande Loge sans que l’ensemble de ses membres ne soit membre de la Grande Loge.

7- Les montants des cotisations et des capitations annuelles doivent rester  maîtrisés afin de lever toute barrière matérielle à l’adhésion.

8- Toutes les fonctions de direction de la Grande Loge sont électives et temporaires.

9- L’activité d’administration générale de la Grande Loge est organisée de manière matricielle en vue de coordonner au mieux:

- le traitement des questions maçonniques et celui de la gestion associative de l’Obédience ;

- la dimension transversale de l’Obédience, incarnée par la Grande Maîtrise et le Conseil de Grande Loge, et la dimension spécifique des règles, us et coutumes de chaque Rite pratiqué, incarnée par chaque Maison de Rite.

10- Le processus des décisions de la Grande Loge obéit au triple impératif :

- d’une séparation des fonctions législatives, exécutives et judiciaires,

- d’une coordination transversale garantissant, dans l’équilibre de ses composantes et la transparence de son fonctionnement, l’harmonie générale de la Grande Loge.

- du respect d’un temps de réflexion et de consultation suffisant etd’une communication préalable de tous textes, traités ou projets de délibérations aux instances concernées à titre exécutif, législatif ou consultatif.

 

  • †Une répartition fonctionnelle claire à travers des instances rénovées et simplifiées

 

1- instances de gouvernance à vocation exécutive :

- la Grande Maîtrise, pour les affaires générales

- les Assistants Grand Maître, pour chacun des Rites concernés

- le Bureau exécutif, pour l’administration des affaires civiles courantes et la préparation des délibérations de gestion du Conseil

2- instances à vocation d’administration générale ou maçonnique :

- le Conseil de Grande Loge, pour les questions générales d’ordre transversal et la préparation des délibérations du Congrès

- les Collèges des Maisons de Rites, pour les questions relevant de leur Rite et la préparation des délibérations des Convents

- le Comité des Solidarités, pour le traitement des dossiers d’entraide maçonnique

 

3- instances à vocation consultative et / ou de communication interne:

       - les Conseils de Rites, pour les questions d’ordre maçonnique de leur Rites

       -les Conférences locales de Loges, pour la communication transversale territoriale

 

4- instances à vocation législative et délibérative :

- le Congrès, pour les orientations générales de l’Obédience

- la Chambre des Rites, pour les échanges délibératifs inter-Rites

- les Convents des Maisons de Rites, pour les orientations de chaque Maison de Rite.

 

5- instances à vocation de régulation fonctionnelle :

- la Chambre de Justice, pour les affaires disciplinaires

- la Commission de Contrôle Associatif, pour le contrôle du fonctionnement statutaire et financier

 

Cette répartition clarifiée permet d’assurer de manière distincte l’intégralité des fonctions exécutives, législatives, consultatives, de communication interne, judiciaire et de contrôle. Dès lors, le « Conseil des Sages », le « Conseil de Surveillance » la « Commission Nationale de contrôle des Finances »  et la « Conférence nationale des Loges » n’ont plus de raison d’être.

 

 

Cet appel des Francs-Maçons libres attachés à la Tradition Initiatique a pour vocation le redressement de la GL-AMF. Le constat qu’il établit n’a pas pour objet de mettre en cause la Grande Maîtrise, ni aucun Frère en particulier, mais de permettre le discernement nécessaire aux conditions d’un véritable redressement en évitant toute scission au sein de l’Alliance.

 

Il peut être transmis à toutes les Respectables Loges et à tous les Frères de l’Alliance afin d’établir les fondations d’un renouveau de l’Alliance Maçonnique française dans la concorde, la fraternité, et la transparence, et peut être signé par toutes les Loges et les Frères qui s’y reconnaissent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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A
La partie dite "plan d'urgence" est plutôt intéressante, constructive, par son contenu.<br /> On sent que le (les ?) auteurs ont travaillé le sujet.<br /> Au delà des cris épouvantés, il serait surement fort dommage de ne pas le considérer comme une option.
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B
Et voila, le manifeste anonyme (il faut oser parler d'un "manifeste anonyme") fait l'objet de la publicité appropriée de la part du pire ennemi de l'Alliance :<br /> http://le-myosotis-dauphine-savoie.over-blog.com/2016/05/glamf-un-manifeste-redige-en-interne-par-des-freres-de-la-maison-du-reaa-confirme-un-diagnostic-deja-connu-l-obedience-est-gravement#anchorComment<br /> Beau coup publicitaire pour Lanjuin !
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P
Bof !
M
Le PS n'a rien fait d'autre: dialectique, dialectique !!changer les mots pour nommer différemment puis s'appuyer sur les nouveaux termes pour renommer et ainsi de suite jusqu'à ce que la forme justifie le fond et que l'interprétation soit communément modifiée. Mais on est loin de la réalité. C'est une nouvelle vision des faits qui s'impose dont le but n'est autre que de donner plus de pouvoir encore aux édiles qui s'auto-proclament. Où est la souveraineté des Loges ? Comment influer sur les décisions à travers ces nombreux cloisonnages créés pour démultiplier les impossibilités d’ingérence ou tout au moins d’influence sur les décisionnaires qui ne poursuivent que leur propre but. Lequel ? Pouvoir ou Argent comme la GLNF?
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P
Qui a dit: "Quand les mots d'auront plus de sens, nous aurons gagné" ?

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