Mes FF,
Prenez la peine de lire l'adresse des MM de la RL L'ANCIENNE ALLIANCE à l'Or. de Strasbourg à Mr FS.
Ci-dessous (RL L'Ancienne Alliance n° 561 au TRGM, du 11 mai 2010),
Ou directement sur:
http://myosotis-languedoc-roussillon.over-blog.com
Frat.:
Bruno MARTIN
Mardi 11 mai 2010 2 11 /05 /2010 13:44
A La Gloire Du Grand Architecte De L’Univers
Au nom de la Franc-Maçonnerie Universelle
Sous les Auspices de la Grande Loge Nationale Française
R. L. L’ANCIENNE ALLIANCE n°561
consacrée le 26 novembre 1988 à l’Orient de Strasbourg
Rite Ecossais Ancien & Accepté
Orient de Strasbourg, le 3 mai 2010
Au Très Respectable Frère F.S.,
Grand Maître de la Grande Loge Nationale Française
12 rue Christine de Pisan
75017 PARIS
Non nobis Domine, Non nobis, Sed nomini tuo da Gloriam
TRGM,
Nous, Vénérables Maîtres Maçons réguliers, membres de la Respectable Loge L’Ancienne Alliance, n°561 à l’Orient de Strasbourg, travaillant au Rite Écossais Ancien et Accepté, pour la seule
Gloire du Grand Architecte de l’Univers, en notre qualité de Ma çons « Francs », c'est-à-dire d’hommes libres et de bonnes moeurs,
- affirmons notre foi en Dieu, Grand Architecte de l’Univers ;
- réaffirmons notre allégeance à la Grande Loge Nationale Française sous la protection de laquelle est placée notre Respectable Loge dans son ensemble et chacun de ses membres en particulier
;
- ne reconnaissons dans notre Tradition, pour « guide spirituel » que le « maître intérieur » se trouvant en chacun d’entre nous, et rejetons toute prétention humaine à tenir ce rôle comme
sectaire et contre-initiatique ;
- déclarons n’avoir pour seule ambition ou désir que de conserver à notre Respectable Loge son caractère de centre initiatique en préservant, tels que nous les avons reçus de nos anciens, les
moyens matériels et spirituels de permettre à chacun de ses membres de parvenir à une réalisation spirituelle ;
- vous adressons cette lettre afin de vous faire part de nos préoccupations.
En effet, vous avez conviés récemment tous les Frères de l’obédience à s’exprimer. Agissant ainsi, vous nous rappelez que nous avons effectivement « voix au Chapitre », et nous vous remercions
de ce rappel aujourd’hui nécessaire, tant nous pensons que depuis des années, tout le monde - y compris nous-mêmes - a eu tendance à oublier que la force vive d’une obédience réside avant toute
chose dans ses Maîtres Maçons. Ceux-ci semblent être considérés depuis trop longtemps, au mieux, comme des « sujets » obéissants et fidèles dans le paiement de leurs cotisations, au pire, comme
des « convers » assignés aux taches vulgaires.
Cependant, de notre point de vue, cette « voix au Chapitre » doit normalement s’exercer dans un Chapitre, et non pas sur la place publique. C’est pourquoi, si nous souscrivons pleinement sur le
fond à ce « rappel de nos droits », nous n’y adhérerons pas quant à la forme, car la seule réflexion qui vaille à nos yeux est celle qui s’effectue dans une loge maçonnique régulière. Pour
autant, comme vous avez souhaité par la création d’un blog GLNF que l’on vous fasse part de nos préoccupations, nous passeront outre à nos principes sur ce dernier point en répondant à votre
demande sur le blog que vous avez créé, non sans vous avoir préalablement adressé le présent courrier, en vertu du droit à la relation directe avec notre Grand Maître à laquelle peuvent
prétendre tous les Maîtres Maçons de notre obédience.
Dans le message que vous avez diffusé, vous évoquez l’évolution de l’obédience. Or, sans vouloir nous instaurer en donneurs de leçons ou vous faire le moindre procès d’intention, nous pensons
que cette expression est susceptible de perpétuer une confusion des genres entre Ordre, obédience et association GLNF, et ce manque de clarté ne peut être que préjudiciable à moyen ou long
terme, pour la reconnaissance de notre obédience comme Grande Loge nantie de la régularité initiatique. C’est pourquoi, il nous semble bon de vous préciser ce que nous, Maître Maçons, entendons
par ces trois vocables :
- L’Ordre ne saurait et ne peut subir d’évolution en tant que tel. Revêtant une dimension supra-humaine, il ne saurait être conditionné à l’opinion humaine ni à aucune autre contingence. Nous
considérons d’ailleurs que le vocable de « Chef de l’Ordre », couramment galvaudé au sein de notre obédience, ne s’adresse en réalité qu’au Grand Architecte de l’Univers, et non à l’un ou
l’autre de ses serviteurs, quel qu’il soit et quelles que soient ses qualifications initiatiques et/ou qualités humaines. De notre point de vue, le Grand Maître de l’obédience n’est que le
protecteur et le garant du véhicule qu’emprunte l’Ordre pour se manifester au travers des trois premiers degrés de chaque rite. Ce véhicule constitué par les rites, rituels, us et coutumes
propres à chacun de ces rites, représente le « dépôt confié » reçu par chaque Maître Maçon dans la chaîne initiatique et qu’il se doit de retransmettre dans son intégralité et sa pureté à tous
ses successeurs. Au sein de l’Ordre, le rôle du Grand Maître est donc celui d’un protecteur et conservateur de la règle, rôle identique à celui que joue un Abbé, c'est-à-dire un père, au sein
d’un ordre monastique. C’est à cette relation paternelle et fraternelle que nous reconnaissons notre Grand Maître comme tel au sein de l’Ordre.
- L’Obédience ne peut être reconnue comme une organisation authentiquement initiatique que si elle est véritablement dépositaire de l’influence spirituelle diffusée par l’Ordre. C’est même ce
qui lui confère sa régularité initiatique. Dès lors, aucun de ses membres n’a le pouvoir d’en changer les formes à sa manière ou de les altérer dans ce qu’elles ont d’essentiel. Il en découle
que toute adaptation rendue nécessaire pour tenir compte des situations de temps et de moeurs, ne peut porter atteinte aux moyens par lesquels s’effectuent la conservation et la transmission de
l’influence spirituelle. Une telle « évolution » aurait pour effet d’entraîner une rupture avec la Tradition et une solution de continuité dans la chaîne initiatique, avec pour conséquence la
perte de la régularité initiatique, quand bien même elle continuerait pour des raisons qui ne nous occupent pas ici, à bénéficier de la reconnaissance de la Grande Loge Unie d’Angleterre.
- L’association GLNF, constituée sous la forme juridique d’association de la loi de 1901, est donc la seule structure susceptible de subir les évolutions nécessitées par une « toujours
meilleure » gouvernance et un contrôle interne de qualité. Pour autant, nous refusons de nous prononcer, en notre qualité de sociétaires, sur l’évolution de notre association en dehors des
instances de gouvernance que cette association s’est librement données, à savoir le conseil d’administration et l’assemblée générale des sociétaires. Nous accueillons cependant votre
proposition de réflexion avec intérêt, et prenons acte que cette réflexion sera ouverte lors des prochaines instances de gouvernance auxquelles il nous sera donné de participer, soit
directement, soit par la voix de nos délégués. Car, il nous paraît extrêmement important, dans le cadre de la gestion de notre association GLNF :
- de donner ou rendre la parole à chaque Frère qui souhaiterait s’exprimer lors des assemblées provinciales et nationales ;
- de consacrer une partie importante de l’ordre du jour à « toute » question susceptible d’être posée ;
- de garantir qu’aucun des Frères, qui auraient souhaité s’exprimer « entre frères » ne soit jamais sanctionné d’une manière ou d’une autre pour la franchise qu’il aurait manifestée et qui
devrait normalement être de mise dans une organisation comme la nôtre.
Contrairement aux apparences, il ne s’agit pas ici de réclamer une démocratie dont un Ordre initiatique n’a effectivement que faire, mais de rappeler que les liens de fraternité et d’égalité,
semblables en cela à ceux qui uniraient des chevaliers prenant place autour d’une table ronde, doivent prédominer en toute circonstance, dans l’organisation qui est la nôtre.
En notre qualité de sociétaire de notre association, nous voulons bien nous rappeler que la confiance n’exclut jamais le contrôle, mais que bien au contraire, elle en résulte.
Il est donc nécessaire – dans la mesure où l’on veut bien sortir de la confusion des genres qui semble actuellement régner dans notre obédience – que le président du Conseil d’administration
soit toujours en mesure de rendre des comptes à l’Assemblée générale des sociétaires de l’association GLNF, sur tous les points, qu’il peut apparaître utile de vérifier, tant dans leur légalité
que dans leur opportunité.
Pour ce qui est des débats actuels sur les modifications statutaires, nous nous contenterons de suggérer que tout mandat à la GLNF, quelle que soit le poste ou la fonction assumés, soit limité
impérativement à trois ans non renouvelable à vie. Ainsi tout officier ayant passé trois ans de sa vie au service de ses Frères, aurait tout loisir ensuite pour poursuivre, auprès de ses Frères
sur les colonnes de sa loge symbolique, sa quête spirituelle, sans craindre qu’elle soit trop longtemps perturbée par les pièges de l’ego.
Pour le reste, fidèles aux objections formulées ci-dessus, nous réserverons nos questions sur l’évolution de l’Association GLNF au Président de notre association, lors des prochaines instances
à venir, et nous contenterons ici, de nous adresser au Très Respectable Grand Maître de la Grande Loge Nationale Française, afin de réclamer son aide et sa protection fraternelle pour rétablir,
garantir et conserver les rites, rituels et us et coutumes propres à chaque rite pour les trois degrés d’Apprenti, Compagnon et Maître, dans leur teneur et valeur les plus originelles
possibles.
Il est en effet évident pour les Vénérables Maîtres Maçons de notre Respectable Loge que la situation s’est anormalement dégradée sur ce plan depuis plusieurs années, et notre demande vise à
nous restituer les moyens qui nous ont été confisqués afin que nous puissions continuer dans la sérénité, la paix et la joie, de faire notre travail de Maître Maçon pour la plus Grande Gloire
du Grand Architecte de l’Univers. Pour apporter des éléments concrets à cette revendication légitime, nous avons dressé une liste malheureusement non exhaustive de ces « dégradations » :
1. Il a été exigé de nous que l’on demande désormais un n° matricule « avant la 2e lecture » en application du nouvel article 11.1.6 du Règlement Général de la GLNF. Pourtant, outre le fait que
le rite auquel nous travaillons ne procède jamais à une 2e lecture de la lettre de candidature d’un profane, cette modification du Règlement Général a été interprétée par les Officiers
Provinciaux, relayant la doctrine établie au plan national, comme la nécessité de demander le n° matricule nécessaire à l’initiation, avant la 2e attache, c'est-à-dire avant même que le
Vénérable Maître de notre atelier puisse désigner 3 enquêteurs
chargés de vérifier les qualifications initiatiques du profane, et a fortiori, bien avant, le traditionnel passage sous le bandeau auquel sont soumis et ont été soumis tous les francs-maçons
travaillant au Rite Ecossais Ancien et Accepté.
Pour justifier de cette contravention flagrante au us et coutumes de notre rite, il nous a été opposé que la demande de n° matricule à ce stade de la procédure permettait une « accélération du
dossier », lequel dossier pouvait toujours être annulé en cas de vote négatif de l’atelier sur la 3e attache.
S’il est triste de constater que ce genre de justification ne peut démontrer qu’une totale méconnaissance des fondements traditionnels sur lesquels s’appuient nos us et coutumes, elle a
cependant permis à des officiers provinciaux, intervenant par là-même dans une procédure à laquelle ils n’ont en principe, aucune part, d’exiger l’application de cette nouvelle règle, établie
au mieux sans la moindre concertation de ceux qui ont à y obéir, au pire avec la coupable complaisance de ceux auprès de qui, il aurait été pris conseil. En tout état de cause, la présence
d’une telle règle, contraire aux us et coutumes de notre rite, a pour conséquence de museler toute velléité pour un Maître Maçon libre et régulier de faire valoir son point de vue.
Nous demandons donc à notre Grand Maître de faire cesser tout syncrétisme de rites et de rituels permettant ce genre de modification au sein de notre obédience, et de laisser notre Loge
totalement libre de rechercher les qualifications initiatiques d’un profane, en appliquant les us et coutumes de notre Rite et avant toute mesure administrative juridiquement et effectivement
nécessaire.
2. Il nous est demandé de façon incessante - et c’est d’ailleurs pratiquement le seul discours d’importance véhiculé par les instances provinciales - « d’initier », pour ne pas dire « recruter
», des profanes. S’il nous a même été indiqué des quotas annuels demandés par le Grand Maître, les satisfécits votés aux loges les plus performantes en matière de recrutement de profanes, ne
nous ont pas été épargnés… Nous craignons que bientôt des concours soient portés à l’ordre du jour des provinces.
Nous avions même été sollicités, il y a quelques années, pour procéder à une « prospection » de profanes en leur adressant des lettres anonymes afin de les orienter vers notre obédience, sans
même nous faire connaître d’eux comme franc-maçon. Enfin, devant l’impossibilité matérielle pour nombre de loges de procéder à un trop grand nombre d’initiations dans une année (surtout pour
les loges qui ne se réunissent qu’une seule fois par mois), il a été recommandé d’initier plusieurs profanes à la fois. A l’objection formulée par l’un des Vénérables Maîtres Maçons de notre
Respectable Loge à l’occasion de l’un de vos passages à Strasbourg, vous avez même répondu : « demandez à ceux qui ont été initiés à 2 ou à 3 si ça change quelque chose ».
Nous ne pouvons admettre de notre Grand Maître, qui est le protecteur et le conservateur de nos us et coutumes, qu’il nous soit répondu d’aller consulter les profanes ayant été initiés à
plusieurs pour savoir si cela change quelque chose ou pas. Car, enfin, c’est aux maîtres Maçons, chargés d’administrer régulièrement l’initiation et par là-même l’influence spirituelle dont ils
sont les dépositaires au sein de leur loge, de savoir si cela change quelque chose ou pas de ne pas opérer traditionnellement, sans qu’il leur soit besoin d’aller consulter pour s’en
convaincre, ceux-là mêmes qui ont « subi », en méconnaissance totale (et pour cause) de tous les fondements traditionnels de notre rite et sans pouvoir y changer quoi que ce soit, une
initiation entachée d’irrégularité parce ayant été prodiguée en contradiction avec les us et coutumes de notre rite.
Nous ne doutons pas que dans d’autres rites, ces pratiques soient régulières, mais pour ce qui concerne notre rite, nous vous demandons en votre qualité de Grand maître, de faire respecter nos
us et coutumes, sans faire valoir en quoi que ce soit ceux d’un quelconque autre rite sur le nôtre.
Nous nous élevons en effet contre la pratique de ces multiples initiations dans notre rite, pratique qui devrait être formellement interdite par les officiers provinciaux plutôt que de les
favoriser ou d’en vanter l’efficacité toute matérielle. N’a-t-on pas vu dernièrement une loge du Rite Écossais Ancien et Accepté pratiquer pour la deuxième fois consécutive, l’initiation de 6
profanes ? A ce rythme, il y a fort à parier, même sans aller demander l’avis de ces profanes devenus maçons comme les moutons d’un troupeau vont au pré, si cela change quelque chose ou pas, ne
serait-ce que par l’attention et le respect que tout nouveau Frère est en droit d’attendre de sa loge au jour unique dans sa vie qu’est celui de son initiation.
Quant aux quotas annuels de profanes à « recruter », nous considérons que selon la formule traditionnelle, lorsque le disciple est prêt, le Maître apparaît, et non l’inverse. Nous ne saurions
donc nous préoccuper sur le plan initiatique de la nécessité d’atteindre les objectifs fixés par le Conseil d’administration de l’Association GLNF dans ses prévisions budgétaires. Il
n’appartient pas plus à un Maître Maçon de faire du recrutement de profanes en vue de maintenir un niveau d’effectifs « décent » pour sa loge. La seule motivation à présenter un profane à
l’initiation est la constatation par un Maître Maçon de la présence de qualifications initiatiques chez un profane qu’il souhaite soumettre à la procédure. Dans une obédience qui fait de la Foi
en Dieu, le fondement de la fraternité initiatique qui justifie son existence, nous voulons bien croire que la confiance que nous plaçons dans le Grand Architecte de l’Univers devrait suffire
pour l’accomplissement de Sa Volonté, sans qu’il soit besoin de pourvoir à Ses éventuelles Carences, par un talent de « sergent recruteur». Plutôt que de pousser au « recrutement de profanes »,
le plus souvent sans la moindre qualification initiatique, il conviendrait de s’interroger sur la motivation à créer toujours plus de loges pour éviter que la chronique d’une mort annoncée de
la plupart de ces loges ne devienne systématique. Si une loge ne peut survivre faute d’effectifs suffisants, cela devrait donner à réfléchir en tout premier lieu aux fondateurs infatigables de
multiples loges. A ce cumul d’affiliations, nous préférons assumer dans toute leur plénitude, les engagements que nous avons pris dans notre loge, faute de pouvoir disposer d’un temps
extensible à merci.
3. A propos de la communication externe digne d’une grande agence de relations publiques à laquelle se livre notre obédience, nous tenons avant toute chose à affirmer, non pas notre fierté,
mais notre bonheur d’être Franc-maçon. Mais ce bonheur est quelque chose d’intime, que l’on partage entre Frères qui mutuellement se reconnaissent pour tels. En dehors de ce bonheur
d’appartenir à notre obédience, chacun d’entre nous est libre dans la cité, d’être heureux, fier, ou insatisfait de sa réussite sociale, et ne craint généralement pas de s’exposer publiquement
dans le métier qu’il pratique ou la fonction sociale qu’il occupe. Mais il en va tout autrement pour ce qui est de notre appartenance maçonnique, et les Frères de notre Loge se sont sentis
proprement outragés de voir à la télévision, un reportage sur la Franc-Maçonnerie au cours duquel, l’identité de Frères qui avaient assisté à une tenue de Grande Loge en toute confiance, était
dévoilée au grand public, au détriment de tous les serments prêtés sur les 3 Grandes Lumières par les organisateurs de ce show télévisé. Ceux qui ont permis un tel dévoilement doivent trouver
bien ridicule la sentence pénale que nous nous imposons en cas de révélation des secrets qui nous ont été confiés, mais en contrepartie, nous, nous ne parvenons pas à nous remettre du ridicule,
qui sans nous tuer, nous a profondément blessé, à voir les Frères d’une Loge du REAA, qui dans les locaux de Pisan, se sont prêtés devant la caméra à une simulation de leurs travaux ?
Etaient-ils informés et consentants, ce qui pourrait paraître assez lamentable au regard d’un véritable initié, ou pire, n’étaient-ils pas au courant de la comédie à laquelle ils se livraient
en violation de toutes nos règles. A moins que ce ne soient de mauvais comédiens loués pour l’occasion ?
Nous vous demandons en votre qualité de Grand Maître, de nous protéger de ce type de manifestation qui sous le prétexte d’une communication « moderne » viole nos consciences et notre liberté
d’être Franc-maçon par l’exemple donné plutôt que par une affirmation tapageuse et cathodique. Et, ce n’est pas parce d’autres, même éminents, ont pu pratiquer ce genre de tartufferie, que cela
en fait pour autant une pratique régulière. Il est toujours possible, en effet, à une majorité de se tromper et à ceux qui ont raison de se sentir bien seuls.
Aucun des Vénérables Maîtres Maçons de notre Atelier n’a été assez stupide pour entrer en Maçonnerie pour assouvir un besoin de puissance, obtenir un quelconque privilège, ou subir une thérapie
de groupe. Nous considérons donc que loin d’avoir quelque chose à gagner d’une communication « urbi et orbi », nous avons à y perdre la crédibilité et la confiance des Frères que nous avons
sollicités pour nous rejoindre et par là même, notre honneur.
De la même manière, nous vous demandons de faire respecter notre « intimité maçonnique » en supprimant toute mention du nom d’un maçon de la GLNF, sur tout document susceptible d’être
accessible au monde profane. Cette obligation de discrétion est l’un de nos droits les plus essentiels, et nous souhaitons que cessent ces « convocations » à des tenues, rivalisant avec des
enluminures médiévales et où il est possible de tout connaître de la vie et de la constitution d’un atelier. La convocation à une tenue ne devrait-elle pas contenir de façon exhaustive le lieu,
la date et l’heure de la tenue, ainsi que l’ensemble des points de l’ordre du jour ? De quoi de plus, un maçon, adulte et consentant, peut-il avoir besoin pour se rendre à la tenue régulière à
laquelle il est convoqué ? Dans l’hypothèse où l’identification du maçon s’avèrerait indispensable, l’indication de son seul n° matricule, qui n’est accessible qu’aux membres de l’intérieur
devrait être suffisante dans une tradition qui se veut essentiellement orale. Gageons qu’une simple feuille recto devrait suffire pour convoquer des Frères à la tenue régulière de leur Loge.
4. Nous nous sommes vus également imposer par la Province des pratiques ou des obligations pour lesquelles, les officiers provinciaux ou nationaux n’ont pas compétence pour connaître ou décider
:
- Obligation de tenir une tenue avant l’agape de la saint Jean d’Hiver, alors que nos us et coutumes prévoient que la tenue se situant au plus près du solstice d’hiver doit être remplacée par
notre traditionnel banquet d’ordre de la Saint Jean.
- Interdiction de mettre à l’ordre du jour d’une tenue, la lecture d’une planche, au prétexte qu’au cours de cette tenue, doit avoir lieu la « réinstallation » d’un Vénérable Maître, et alors
même que ce point de l’ordre du jour était prévu après la sortie de l’officier provincial installateur.
- Présence à l’Orient de manière systématique et imposée, d’officiers provinciaux et/ou nationaux, autres que le Grand maître ou son représentant « es qualités », en contradiction avec ce
principe traditionnel qui veut qu’il n’y ait que le Maître de la Loge qui puisse se positionner à l’Orient pour des raisons essentiellement initiatiques. Quel maître Maçon n’a-t-il pas eu un
jour à expliquer « comme il le pouvait », la présence de ces armées de tabliers dorés à l’orient de la loge à des apprentis ou des compagnons qui n’en comprenaient pas le sens initiatique. Le
tablier de Maître Maçon, quel que soit le rite que l’on pratique n’est-il pas le plus beau et le plus initiatique des décors ? Etre placé avec ses Frères sur les colonnes de sa loge, ou de la
loge que l’on visite, n’est-elle pas la plus haute distinction qu’un véritable initié puisse recevoir ? Que dire également de cette « nouvelle consigne » qui consiste à demander aux Vénérables
Maîtres en chaire visitant un atelier, de conserver l’équerre qu’ils portent en sautoir ? Comme le veut la Tradition, il n’y a dans une Loge qu’une seule équerre à branches inégales : celle du
Maître de la Loge, et il n’y a dans une loge personne qui soit égal ou supérieur au Maître de la Loge. Nous demandons donc fraternellement aux Frères qui nous visitent de retirer
traditionnellement leur équerre tout en conservant leur sautoir, parce que cette coutume est hautement traditionnelle, et que le défaut de s’y conformer traduit une ignorance totale des
fondements symboliques et traditionnels qui font du travail maçonnique, le seul travail qui ait à être glorifié. La fonction de Vénérable Maître ne saurait être soumise à approximation ou
critique.
- Demande de la Province faite au Secrétaire de notre Loge de ne plus diffuser directement les convocations aux Membres de la Loge, mais de les expédier à un Député Grand Secrétaire Provincial,
qui se charge – à quel titre ? – d’en faire la diffusion auprès des Frères de la Loge et aux autres Loges de la Province. Cette disposition ne sera pas respectée par notre Loge dans la mesure
où elle est contraire aux dispositions de l’article 11.1.4 du Règlement Général de notre obédience. Mais, hors son caractère juridiquement illégal, cette nouvelle exigence de la Province est
totalement anti-traditionnelle, car depuis quand appartient-il à un Frère non membre de notre atelier de « remplacer » notre Secrétaire qui n’agit, lui, en tout état de cause, que par «
mandement de notre Vénérable Maître » ? Le Maître de notre Loge se serait-il vu restreindre les pouvoirs qui sont les siens ?
Par ailleurs, au regard de ce que nous vous avons exposé supra, et en application du droit à notre intimité que nous vous demandons de protéger, nous considérons que notre Vénérable Maître est
le seul responsable de la diffusion d’un document sur lequel les instances de la GLNF nous obligent déjà à porter en toutes lettres les noms des Frères de notre Loge.
- Nous avons dernièrement assisté à la diffusion générale via Internet par la Province des travaux effectués dans une Loge. Nous ne doutons ni de la qualité de ces travaux, ni de la générosité
des Frères qui souhaitent ne pas priver les Frères de notre Province des enseignements indispensables développés dans ces planches, mais comme notre ego et notre sens du ridicule n’ont nul
besoin de ce genre de distractions pour se manifester, nous vous demandons de faire en sorte qu’avant que ce genre de disposition prenne une ampleur nationale, nous ne soyons jamais soumis à
faire preuve d’autant de générosité, réservant celle-ci pour les membres de notre atelier en fonction de leur grade, comme de tout Frère du grade requis qui veut bien nous faire l’honneur
d’assister à nos travaux.
Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive, puisque sa teneur est généralement fonction de l’imagination de nos officiers provinciaux, agissant semble-t-il avec l’aval des autorités
nationales, mais la prolonger ici serait abuser de l’attention et de l’écoute fraternelle que vous nous avez généreusement accordées. Nous vous demandons cependant avec insistance de nous
protéger de telles dérives et de rétablir l’ordre dans notre obédience en rétablissant les pouvoirs traditionnels de chacun et en faisant cesser les atteintes qu’ils subissent ou pourraient
subir.
5. Nous nous offusquons pareillement des distinctions qui peuvent être faites à l’égard d’un Frère en raison de ses qualifications profanes, de sa position sociale ou de son influence dans la
cité. Tout initié au jour de son initiation est censé avoir abandonné ses spécificités profanes, en même temps que son nom et son éventuel « renom » dans la cité. Aussi quels que soient les «
services » que puisse apporter l’un de nos Frères à notre obédience, en raison de sa position sociale ou de son influence politique, rien ne justifie qu’il bénéficie à ce titre d’un statut ou
d’un traitement particulier. Dans le même ordre d’idées, Il semble inadmissible dans une organisation initiatique traditionnelle, qu’un Frère puisse se voir affubler d’un autre qualificatif.
Pourquoi, à cet effet, ne reviendrait-on pas à imposer que tout article ou document émanant de la GLNF, ne soient publiés que sous une forme strictement anonyme ? Cela éveillerait à notre sens
plus de vocations à s’investir au profit de ses frères que de refus de participer à une action anonyme. Nous avons suffisamment de respect pour l’ensemble de nos Frères de la GLNF pour tenir le
pari qu’une telle décision serait accueillie avec joie par l’immense majorité d’entre eux.
Nous vous demandons donc, TRGM, de tout mettre en oeuvre pour porter au plus haut le titre de Frère dans notre obédience et de le favoriser par rapport à toute autre distinction, car s’il peut
y avoir un ministre qui devienne franc-maçon, il ne saurait y avoir dans une obédience qui fait voeu de laisser les métaux à la Porte du Temple, de franc-maçon « ministre ». Ceci n’implique
pas, bien sûr, la suppression des qualités maçonniques telles que VF, TVF, RF et TRF qui ont cours dans l’obédience et qui sont la conséquence de fonctions exercées dans l’organisation ; mais
bien au contraire l’auto-interdiction que nous nous imposerions à distinguer l’un de nos Frères autrement que par ce titre.
6. Nous nous plaçons aussi sous votre protection pour ce qui est de la rédaction de nos rituels. Sans vouloir laisser supposer que nos rituels ont été gravés dans la pierre à l’identique des
tables de la Loi sacrée, nous pensons avoir le droit à une certaine immutabilité traditionnelle et symbolique de nos rituels, et si le toilettage effectué par des Frères hautement qualifiés et
inspirés de leur mission est chose non seulement naturelle, mais parfois souhaitable dans une obédience pour rétablir une cohérence érodée au fil du temps, nous ne comprenons pas la suppression
arbitraire et inexpliquée - parce qu’inexplicable - de certaines données traditionnelles contenues dans les rituels. Ainsi, s’il était évidemment nécessaire de donner un document commun à tous
les Frères de la GLNF pour l’installation du Maître de la Loge, et de se rapprocher au plus près des us et coutumes de nos anciens en la matière (comme par exemple l’installation hautement
traditionnelle du Vénérable Maître par son prédécesseur), pourquoi avoir supprimé des éléments traditionnels sans justification dans les rituels existants ? Les Maîtres Maçons qui ont à vivre
ce rituel ne sont-ils pas les premiers qualifiés pour être consultés sur le sujet ? De même, pourquoi avoir imposé des exhortations lors de la cérémonie d’installation alors que chacun sait que
ce type de pratiques ne relève pas du Rite Écossais Ancien et Accepté ? Une loge travaillant à ce rite, deviendrait-elle l’espace d’un temps « provincial » une loge sans rite et sans us et
coutumes ? Ce serait là dénier toute valeur initiatique à ces coutumes et imposer la vision d’un autre rite à des Maçons du R.E.A.A. Nous demandons à notre Grand Maître de garantir les us et
coutumes de
notre rite et de nous protéger contre un syncrétisme larvé des rites et rituels qui ne peut conduire qu’à la disparition à terme des fondements initiatiques propres à chaque rite en
particulier.
7. Nous n’avons toujours pas compris le label « loges d’excellence » que vous avez créé, ainsi que les critères d’obtention de ce label et, nous Vénérables Maîtres Maçons de l’Ancienne
Alliance, pour qui, l’excellence n’a toujours été que le minimum, nous nous interrogeons sur l’opportunité de labéliser ce qui n’a toujours été pour nous que la norme. Nous vous serions donc
reconnaissant de bien vouloir nous expliquer avec les mots qui nous permettront de comprendre, les différents niveaux d’excellence que semble suggérer cette création et surtout de nous
informer, si possible, sur les secrets inaccessibles qui seraient éventuellement dévoilés à ces « excellents maçons » dont nous désespérons d’appartenir un jour. Le travail initiatique ne
saurait souffrir d’une émulation quelconque entre les loges, surtout quand cette émulation ne revêt qu’un caractère profane. Que peut-on dire par exemple d’une loge symbolique ou loge bleue qui
ne travaillerait qu’au 3e degré ? Simplement que ce n’est pas une loge traditionnelle, et de telles loges n’ont pas leur place dans une organisation traditionnelle jalouse de sa régularité
initiatique.
8. Enfin, vu notre totale méconnaissance de l’opération immobilière qui a été lancé pour l’achat d’un espace de conférences, avenue de Wagram, nous ne sommes pas en mesure d’émettre un avis sur
l’opportunité ou la rentabilité d’une telle acquisition. Pour autant, nous nous interrogeons sur l’ordre des priorités instauré à la GLNF en matière de politique immobilière, car, si tous les
Frères strasbourgeois espèrent pouvoir travailler bientôt dans des conditions décentes, le nouveau temple projeté à Strasbourg a donné lieu pendant des années à des opérations et tractations
qui ne semblent pas avoir été reproduites pour l’achat de l’espace Wagram, pour lequel les décisions ont, semble-t-il, été beaucoup plus aisées à prendre.
En effet, alors que nous travaillons depuis plus de 20 ans dans un ancien garage transformé en un unique temple pour une vingtaine d’ateliers, pour envisager de travailler dans des conditions
plus « symboliques », et alors même que nous payons régulièrement nos cotisations, il nous été demandé de souscrire des parts dans une société civile immobilière, lesquelles parts seraient
ensuite « transférées » gratuitement à une institution humanitaire de la GLNF en échange d’une déduction fiscale en bonne et due forme.
Ayant pris l’habitude de pratiquer la bienfaisance de la manière prônée dans nos rituels, c'est-à-dire sans ostentation, ni vanité, propres à enorgueillir celui qui donne, comme à humilier
celui qui reçoit, nous vous avouerons avoir apprécié très modérément le mélange des genres qui a présidé à cette opération strasbourgeoise, surtout quand une sorte de « téléthon régional » avec
résultats des promesses de dons mis à jour régulièrement sur Internet, a été organisé entre les loges par le Grand Secrétaire Provincial.
Nous pensions très primitivement que si notre obédience a les moyens de construire un « espace de conférences » dont la destination finale nous échappe encore, elle avait également les moyens
de donner à ceux qui financent « in fine » toutes les opérations immobilières par leurs cotisations, un « espace de tenues » décent et conforme à la pratique de nos rituels, sans qu’il nous
soit nécessaire de nous livrer à de telles manoeuvres. Nous vous demandons, donc, à vous qui, ayant visité notre temple strasbourgeois actuel a pu apprécier la modestie de notre train de vie et
le caractère spartiate de nos ambitions, de faire en sorte qu’un ordre de priorité plus conforme aux intérêts des loges soit instauré à la GLNF pour le choix des opérations immobilières à
réaliser.
Toutes ces choses pourront vous paraître insignifiantes, à vous qui avez à vous occuper d’affaires autrement plus sérieuses, mais elles constituent le quotidien de nos vies de Vénérables
Maîtres Maçons dans notre besogneux atelier de province, nous, qui n’avons ni la compétence pour tutoyer les grands de ce monde, ni l’intelligence pour définir la stratégie à long terme de
notre obédience. Mais si tel était le cas, ce ne serait que tant mieux, car vous n’éprouverez alors aucune difficulté à nous rendre justice sur ces différents et bénins petits points. Nous
saurons alors vous manifester par notre respect et notre obéissance, la reconnaissance que nous aurions pour vous, de nous avoir non seulement entendus mais compris.
Dans cette fervente attente, nous vous prions, TRGM, d’accepter nos fraternelles et respectueuses salutations.
Les Vénérables Maîtres Maçons de la Respectable Loge, L’Ancienne Alliance, n° 561 à l’Orient de Strasbourg.
Par ampliation, le Vénérable Frère Orateur.